Schaerbeek : les enseignants poursuivent leur protestation contre la réforme des évaluations
Depuis plusieurs jours, diverses manifestations et actions de protestation ont lieu en Wallonie et à Bruxelles de la part des enseignants pour dénoncer l’avant-projet de décret portant sur l’évaluation des enseignants en Fédération Wallonie-Bruxelles.
Ce jeudi matin, plusieurs dizaines d’enseignants schaerbeekois se sont rendus sur la place Colignon pour se faire entendre et dénoncer l’avant-projet de décret portant sur l’évaluation des enseignants. Un décret proposé par la majorité en Fédération Wallonie-Bruxelles, dans le cadre du Pacte pour un enseignement d’excellence.
“Le niveau diminue à cause de toutes ces tâches administratives qu’on nous demande et qui ne nous laisse plus de temps de bien nous occuper de nos élèves”, estime Audrey Noelanders, institutrice primaire qui a participé à cette manifestation. “Ce décret va permettre de licencier des enseignants nommés ou non, sans aucune garantie que ça ne sera pas arbitraire. (…) Les enseignants peuvent déjà être évalués. Mais il faut donner aux directions le temps de les évaluer”, explique Michel Thomas, secrétaire régional de la CGSP Enseignement, au micro de BX1.
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Dans un communiqué commun, la CGSP-Enseignement, le Setca-SEL, le SLFP-Enseignement, de la CGSLB-APPEL ont exigé, lundi, que la possibilité de licenciement d’un enseignant en cas d’évaluation finale négative soit retirée du texte. Et ont menacé de quitter le comité de concertation du Pacte si cette mesure n’est pas retirée. Du côté de la ministre de l’Éducation en Fédération Wallonie-Bruxelles Caroline Désir (PS), celle-ci réplique ces actions ne sont “pas du tout en phase avec la dynamique de concertation”. Avant de justifier cet avant-projet de décret : “L’évaluation sanction est pour les cas rares où un enseignant dysfonctionne sur le plan pédagogique ou sur le plan même de son attitude au travail. (…) Vous comprendrez que face à un enseignant qui dysfonctionne sur le plan professionnel, qui refuse de prendre la main qu’on lui tend, on ne peut pas juste, par exemple, lui donner un avertissement ou le changer d’école”, disait-elle dans Le Soir, mardi.
■ Interviews et images réalisées par Maria Bemba et Morgane Van Hoobrouck.