Schaerbeek : des insultes proférées envers la bourgmestre faisant fonction lors du Conseil Communal
Lors du dernier conseil communal de Schaerbeek, qui s’est déroulé ce mercredi soir, Cécile Jodogne (DéFI), bourgmestre faisant fonction, affirme avoir été violemment insultée par une personne du public. Contacté, l’homme nie fermement avoir insulté la bourgmestre.
Se faire traiter de "sale pute" en plein conseil communal, c'est donc la démocratie en 2024 ? Ramenons le respect, des débats constructifs et sereins dans nos enceintes démocratiques, pas la violence. Les insultes et les injures disqualifient tous les discours et leurs auteurs.
— Cécile Jodogne (@CecileJodogne) April 24, 2024
Des accusations que le principal concerné, Mohamed Bolakhrif, un représentant des commerçants schaerbeekois, nie fermement. “Je n’ai jamais prononcé d’insulte. Ce que j’ai dit, c’est le mot “flute”, et plus précisément ‘Comme d’habitude, madame Jodogne nous joue de la flûte’, car je faisais une comparaison avec le pipeau qui se joue en France au niveau politique. J’ai même mimé le geste ! Ici, une vingtaine de personnes ainsi que deux policiers en civil affirment ne pas avoir entendu d’insulte”, se défend-il.
Suite au tweet de la bourgmestre, plusieurs citoyens se sont emportés, la qualifiant de “menteuse” et allant même plus loin : “Vous n’êtes plus assez jeune, plus assez jolie, plus assez performante !”, peut-on entendre du public.
La majorité schaerbeekoise reproche à l’opposition de laisser faire, voire de se faire manipuler par ce qu’elle appelle « un groupuscule trumpiste ». Des accusations que réfutent les concernés : « Le public est parfois véhément, il invective la majorité comme l’opposition. Maintenant, on ne se fait pas manipuler, c’est limite insultant », répond le conseiller communal PS Matthieu Degrez.
Depuis l’instauration du plan Goodmove – qui est loin de faire l’unanimité dans la commune – les conseils communaux sont souvent agités par des interventions citoyennes. Selon la règle communale, un citoyen peut participer au débat, mais seulement de manière cadrée, lors des interpellations prévues. Dans tous les autres cas, des sanctions peuvent s’appliquer, comme un avertissement, l’évacuation de la salle ou encore des amendes administratives.
Cécile Jodogne a affirmé qu’elle va porter plainte. Pour l’instant, organiser les conseils communaux à huis clos n’est pas au programme. Mais la piste sera envisagée, si la situation ne s’améliore pas lors des prochaines séances.
■ Reportage de Camille Tang Quynh, Frédéric De Henau et Pierre Delmée