Schaerbeek : des insultes proférées envers la bourgmestre faisant fonction lors du Conseil Communal

Lors du dernier conseil communal de Schaerbeek, qui s’est déroulé ce mercredi soir, Cécile Jodogne (DéFI), bourgmestre faisant fonction, affirme avoir été violemment insultée par une personne du public. Contacté, l’homme nie fermement avoir insulté la bourgmestre.

Une heure environ après le début du conseil communal, la bourgmestre faisant fonction, Cécile Jodogne, affirme avoir été insultée de “sale pute” par un citoyen, venu assister aux débats. “Se faire traiter de ‘sale pute’ en plein conseil communal, c’est donc ça la démocratie en 2024”, a-t-elle tweeté pendant la séance.

Des accusations que le principal concerné, Mohamed Bolakhrif, un représentant des commerçants schaerbeekois, nie fermement. “Je n’ai jamais prononcé d’insulte. Ce que j’ai dit, c’est le mot “flute”, et plus précisément ‘Comme d’habitude, madame Jodogne nous joue de la flûte’, car je faisais une comparaison avec le pipeau qui se joue en France au niveau politique. J’ai même mimé le geste ! Ici, une vingtaine de personnes ainsi que deux policiers en civil affirment ne pas avoir entendu d’insulte”, se défend-il.

Suite au tweet de la bourgmestre, plusieurs citoyens se sont emportés, la qualifiant de “menteuse” et allant même plus loin : “Vous n’êtes plus assez jeune, plus assez jolie, plus assez performante !”, peut-on entendre du public.

L’incident est visible à partir d’1h46:

La majorité schaerbeekoise reproche à l’opposition de laisser faire, voire de se faire manipuler par ce qu’elle appelle « un groupuscule trumpiste ». Des accusations que réfutent les concernés : « Le public est parfois véhément, il invective la majorité comme l’opposition. Maintenant, on ne se fait pas manipuler, c’est limite insultant », répond le conseiller communal PS Matthieu Degrez.

Depuis l’instauration du plan Goodmove – qui est loin de faire l’unanimité dans la commune – les conseils communaux sont souvent agités par des interventions citoyennes. Selon la règle communale, un citoyen peut participer au débat, mais seulement de manière cadrée, lors des interpellations prévues. Dans tous les autres cas, des sanctions peuvent s’appliquer, comme un avertissement, l’évacuation de la salle ou encore des amendes administratives.

Cécile Jodogne a affirmé qu’elle va porter plainte. Pour l’instant, organiser les conseils communaux à huis clos n’est pas au programme. Mais la piste sera envisagée, si la situation ne s’améliore pas lors des prochaines séances. 

Reportage de Camille Tang Quynh, Frédéric De Henau et Pierre Delmée

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25 avril 2024 - 08h52
Modifié le 25 avril 2024 - 17h31