Zaventem : Ryanair veut transférer 28 travailleurs vers d’autres bases

Avions Ryanair - Aéroport Charleroi - Belga Virginie Lefour

Les syndicats ont rencontré jeudi matin la direction de Ryanair, en vue du retrait en avril prochain d’un avion de la compagnie à Zaventem. Il ressort de cette réunion qu’avec ce retrait, “il y aura 28 personnes en trop à l’aéroport de Zaventem“, 10 pilotes et 18 membres du personnel de cabine, précise Didier Lebbe, secrétaire permanent CNE. Ryanair entend les transférer vers d’autres bases, indique-t-il.

La direction privilégie les transferts vers Charleroi mais aussi vers d’autres pays, “et ce sans compensation“, détaille Didier Lebbe. Certains sont volontaires, notamment pour retourner dans leur pays d’origine, et seraient dès lors privilégiés mais ils devraient donc déménager à leurs frais, ce qui passe mal du côté des syndicats. En outre, les travailleurs auraient un contrat de travail local, en fonction du lieu de transfert. De plus, “Ryanair prétend être dans son droit en transférant à l’étranger des membres du personnel qui ne seraient pas volontaires. Et ça pour nous, c’est non!“, ajoute le permanent CNE, “sceptique” quant à la légalité d’une telle mesure.

La compagnie aérienne à bas coût effectue généralement ce genre de transfert en deux ou trois jours, poursuit Didier Lebbe. C’est pourquoi les syndicats ont demandé ce jeudi un allongement des délais et des rencontres plus régulières avec la direction. “Il faut arrêter de prendre le personnel pour des pions. Ryanair joue au Monopoly en déplaçant ses avions sur une carte mais lors d’un transfert de base, il y a des gens derrière, qui ont une vie. Ryanair doit en tenir compte et agir de manière plus humaine.”

Une assemblée du personnel a eu lieu ce midi, dans la foulée de la rencontre avec la direction. “Les questions ont évidemment fusé“, explique Didier Lebbe. “Nous leur avons précisé qu’un transfert imposé vers un autre pays constituait une rupture de contrat. Ryanair ne peut pas jouer à ça.” Les employés concernés ont été invités à poser toutes leurs questions par écrit. Une rencontre avec la direction a également été sollicitée, “le plus rapidement possible“.

Les avions 737 MAX du constructeur aéronautique américain Boeing sont cloués au sol dans le monde entier depuis mars, après deux accidents mortels survenus en quelques mois. Ryanair avait passé une importante commande de 737 MAX et devait en recevoir une soixantaine d’ici l’été. Les déboires de Boeing chamboulent donc considérablement les plans de la compagnie aérienne irlandaise et le retrait d’un avion à Zaventem faisait craindre aux syndicats de nouvelles pertes d’emploi.

Belga