Réforme du chômage : les garderies scolaires en danger
Des garderies plus courtes, plus coûteuses, parfois externalisées. Ce pourrait être l’une des conséquences, plutôt discrète, de la réforme du chômage. Car avec la limitation du chômage dans le temps, les travailleurs et travailleuses ALE pourraient disparaitre, c’est ce qu’on peut lire dans le journal Le Soir.
Et c’est le nœud du problème puisque les écoles ont généralement recours à ces Agences locales pour l’emploi pour les garderies scolaires. Les ALE, ce sont ces hommes et ces femmes qui assurent notamment la garderie du matin et du soir, la surveillance du temps de midi, l’aide aux repas, et autres aides au sein des écoles. C’est un dispositif qui permet à des chômeurs, chômeuses ou bénéficiaires du CPAS d’effectuer en moyenne 30h heures de travail, pour 4,10 euros de l’heure , tout en gardant leurs allocations de chômage et en touchant un petit complément.
Un statut précaire, mal payé, peu encadré… mais essentiel pour faire tourner les écoles. En 2024, À Bruxelles, ils représentaient 14 % du personnel d’accueil.
Avec la réforme du chômage, beaucoup ne seront plus éligibles dès 2026. Conséquence directe : les garderies pourraient être externalisées et risquent d’être plus courtes, plus fragiles ou drastiquement plus chères. C’est ce qui ressort de la dernière étude de la ligue des familles.
Et au-delà du coût, il y a l’humain : ces accueillants ALE sont des visages familiers, connus depuis des années. Les parents redoutent leur remplacement par des flexi-jobs ou du bénévolat, des pistes sur la table du fédéral. Beaucoup s’inquiètent d’un encadrement moins formé, moins constant.
Pour les associations de parents et la Ligue des familles, le constat est clair : on bricole des solutions précaires, sans régler le cœur du problème. Et certains exemples le prouvent, comme le rapporte la Fédération des parents et des associations de parents de l’Enseignement officiel (FAPEO): là où les communes investissent, les garderies fonctionnent. Là où les moyens manquent… ce sont les familles qui payent.
■ Interview de Merlin Gevers, chargé d’étude à la Ligue des Familles.





