Reconfinement : “une catastrophie pire que celle de mars”, estime l’Union des Classes moyennes
“La nouvelle mise sous cloche du pays décidée ce vendredi était devenue inévitable. Pour les dizaines de milliers d’indépendants et de chefs de PME concernés, c’est une catastrophe pire que celle de mars”, estime vendredi l’Union des classes moyennes (UCM), à la suite des nouvelles mesures décrétées par le gouvernement fédéral pour lutter contre le coronavirus.
Le syndicat neutre pour indépendants, la Fédération belge des Entreprises et COMEOS ont également réagi aux nouvelles mesures.
“Le premier confinement pouvait se justifier, face à l’irruption d’une maladie inconnue. Le second confinement, sept mois plus tard, est un scandale. Il frappe des entrepreneurs fragilisés, usés financièrement et moralement. Ils n’ont pourtant pas d’autre choix que de faire front, de limiter les dégâts et d’espérer la reprise“, souligne l’UCM.
L’organisation appelle le gouvernement fédéral, mais aussi les Régions, à prolonger et intensifier les mesures de soutien, en veillant à l’efficacité et à l’équité entre les secteurs.
Les indépendants et patrons de PME (ayant déjà été) forcés de cesser leur activité doivent bénéficier à la fois du doublement du droit passerelle, prévu pour l’horeca et l’événementiel en octobre et novembre, et de l’exonération des cotisations patronales au troisième trimestre, préconise l’UCM. Le chômage temporaire force majeure coronavirus, sans frais ni formalités, doit en outre rester accessible à l’ensemble des entreprises.
Les Régions doivent élargir l’aide promise à l’horeca, 3.000 euros à Bruxelles, de 3.000 à 9.000 euros en Wallonie en fonction du nombre d’emplois et doivent travailler à un plan de reprise avec un soutien proportionnel à la perte du chiffre d’affaires, demande encore l’Union des classes moyennes.
“Le redémarrage de l’économie est un objectif obligatoire. Il ne sera pas possible sans une gestion sanitaire de la crise, désastreuse jusqu’à présent“, tonne l’organisation, selon qui les entrepreneurs ont rempli toutes leurs obligations et ont investi des sommes considérables pour permettre le télétravail, pour assurer la sécurité des salariés et des clients.
“Sauvons le petit commerce et consommons local“, plaide le SNI
Le Syndicat neutre pour indépendants (SNI) réclame vendredi de nouvelles mesures de soutien massives et uniformes dans tout le pays, après l’annonce de mesures renforcées contre le coronavirus. “Il faut que le take away soit au maximum étendu aux commerces non essentiels qui ne vendent pas de nourriture et que les secteurs qui le peuvent travaillent autant que possible sur rendez-vous“, déclare la présidente de l’organisation Christine Mattheeuws.
Le syndicat demande aussi que les mesures touchant les commerces soient évaluées rapidement, dès “la mi-novembre au moment où les écoles, qui sont, elles, des foyers de contamination, pourront rouvrir“.
“Il devra y avoir une liste claire de ce qui est essentiel et de ce qui ne l’est pas“, poursuit le SNI, soulignant que le concept a également évolué pendant la crise. “Les gens ont besoin de nourriture non seulement pour le corps mais aussi pour l’esprit.”
L’organisation craint un “massacre financier sans précédent”. “Au moins la moitié des commerçants n’ont déjà que peu ou pas de réserves“, souligne Mme Mattheeuws. Le SNI demande donc au gouvernement d’investir dès que possible dans des coachs d’entreprise. “Car ce virus crée une onde de choc sans précédent pour tout le monde et nous devons être en mesure de réagir rapidement, efficacement et de manière justifiée une fois que ces nouvelles restrictions seront derrière nous.”
La FEB demande un plan marshall pour les entreprises
La Fédération des entreprises de Belgique (FEB) comprend les mesures renforcées de lutte contre le coronavirus annoncées par le gouvernement mais demande un “plan Marshall” pour les entreprises afin d’éviter “des dizaines de milliers de faillites“, a indiqué vendredi l’administrateur délégué de la FEB, Pieter Timmermans.
La plus grande organisation d’employeurs du pays comprend le renforcement des mesures et appelle les employeurs et les travailleurs à les appliquer afin d’éviter l’écroulement des soins de santé.
Parallèlement, la FEB réclame un “plan Marshall” pour renforcer la colonne vertébrale financière des entreprises. “Il est nécessaire de prendre des mesures durables dans tous les secteurs pour soutenir les entreprises saines et éviter une vague de faillite“, a déclaré M. Timmermans.
La FEB craint que ce deuxième confinement mette brutalement en péril la viabilité de nombreuses entreprises. Les nouvelles règles portent en effet un coup particulièrement sévère aux entreprises qui n’étaient pas encore totalement remises du premier confinement. C’est dans le secteur du commerce, où de nombreuses mesures sanitaires ont été prises, que ces nouvelles décisions sont particulièrement dures.
Des chiffres recueillis par la FEB en collaboration avec le bureau d’étude Graydon montrent que 16% des entreprises qui étaient parfaitement saines avant la crise (environ 300.000 travailleurs) sont aujourd’hui particulièrement fragiles et déjà au bord de la faillite.
Les magasins craignent une perte de 4 milliards, alerte Comeos
La fermeture des magasins non essentiels entraîne une perte de plus de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires par jour, selon Comeos. Six semaines de fermeture représenteront un manque à gagner de 4 milliards d’euros, prévient vendredi l’organisation sectorielle du commerce et des services. “Une catastrophe”, selon son CEO Dominique Michel. Il demande un vaste programme de soutien, des milliers d’emplois étant menacés.
“Nous comprenons la décision parce que la santé publique est primordiale, mais c’est un autre coup dur pour le secteur qui est déjà en difficulté“, a souligné Dominique Michel dans un communiqué de presse. Des milliers d’emplois sont en danger, souligne le communiqué.
La fédération sectorielle demande donc une exonération des cotisations de sécurité sociale pour le troisième trimestre. De plus, par analogie avec la France, il devrait y avoir une intervention dans les frais de location. Comeos demande également la fin de toutes les taxes que les magasins doivent payer. Il s’agit, par exemple, des frais de stationnement ou des taxes sur la publicité lumineuse. “Il n’est pas possible que le gouvernement ferme les magasins et continue en même temps à percevoir des impôts.”
“C’est une catastrophe, nous allons perdre 100 millions d’euros par jour. Jusqu’à début décembre, cela représente 4 milliards d’euros. Ce sont aussi 250.000 emplois qui seront supprimés dans notre secteur. Nous demandons un soutien très fort du gouvernement“, a résumé le CEO Dominique Michel devant la caméra de la VRT.
Comeos est heureux que le système “click & collect”, qui permet de commander en ligne et de retirer les produits en toute sécurité au magasin, soit par contre autorisé.
Belga