Quartier Brabant : le torchon brûle entre Bruxelles-Propreté et la commune de Schaerbeek

La commune estime que l’agence de nettoiement, dont les agents sont en grève pour dénoncer l’insécurité dans le quartier, manque à ses obligations contractuelles.

Depuis neuf jours, les agents de Bruxelles-Propreté ne sont plus passés dans la rue de Brabant. En cause ? L’insécurité subie par les services de nettoyage, entre agressions verbales et physiques. Depuis, les ordures s’amoncellent sur les trottoirs de cette partie de Schaerbeek, au grand dam des commerçants du quartier. “Personne en Belgique ne pourrait accepter ce que nous sommes en train de subir“, déplore l’un d’eux à notre micro.

La commune de Schaerbeek, faute de personnel, dit ne pas être en mesure de suppléer à cette carence. Aucun scénario de sortie de crise en vue. Seule solution en urgence : faire appel au privé. “Dans un premier temps, la commune de Schaerbeek va payer la facture, puis demander à Bruxelles-Propreté de nous rembourser car l’agence manque à ses obligations contractuelles“, déclare à notre micro l’échevine schaerbeekoise de la Propreté Deborah Lorenzino “Si la situation s’enlise, on parle de plusieurs centaines de milliers d’euros qu’il faut dégager.

L’échevine dit avoir proposé de faire accompagner les agents de nettoiement de gardiens de la paix, mais l’agence Bruxelles-Propreté refuse. “Ce que ne dit pas la commune, c’est qu’elle est d’accord de mettre à disposition des gardiens de la paix uniquement si Bruxelles-Propreté met à disposition, en plus de ses agents de nettoiement, des superviseurs, des brigadiers, de membres de l’encadrement qui ne travailleraient pas au nettoyage des voiries, mais qui patrouilleraient avec les gardiens de la paix. Et ça, pour nous, c’est une ligne rouge“, rétorque le porte-parole de Bruxelles-Propreté, Adel Lassouli.

L’agence a d’ailleurs décidé de suspendre pour cause de force majeure son contrat la liant à la commune pour cette voirie.

■ Reportage de Jean-Christophe Pesesse et Thibault Rommens