Propos racistes contre Mahinur Ozdemir : une peine de travail pour l’auteur
La cour d’appel de Bruxelles a condamné un habitant d’Awans à une peine de travail de 150 heures pour insultes racistes envers l’ancienne députée bruxelloise du cdH Mahinur Ozdemir. Cet arrêt a été prononcé sur opposition du prévenu qui, en janvier, avait été condamné par défaut à dix mois de prison ferme.
Les débats dans cette procédure sur opposition se sont limités à la peine, les faits et leur qualification n’étant pas contestés. Le nouveau conseil du prévenu a plaidé une simple déclaration de culpabilité, invoquant le dépassement du délai raisonnable. Mais la cour a estimé qu’une telle sanction ne serait pas adéquate.
“S’il a exprimé des regrets, il n’est toutefois pas apparu avoir opéré une profonde introspection ou remise en question de sa personnalité impulsive et des comportements coupables auxquels il s’expose”, a déclaré la cour. “Compte tenu, cependant, d’une amorce de réflexion de l’intéressé sur l’inadéquation de ses agissements fautifs (…) la cour estime que le prononcé d’une peine de travail (…) constituera un moyen de lui faire prendre pleinement conscience que si la liberté d’opinion et d’expression implique le droit d’affirmer ses convictions, elle n’est toutefois pas absolue.”
Le 25 novembre 2015, Alain Binet avait écrit sur sa page Facebook : “mais qu’est-ce qu’elle fout encore dans notre pays cette salope”, accompagné d’une photo de Mahinur Ozdemir. Ces faits ont été qualifiés d’injure publique. Il a également écrit : “comment cette salope qui fait vacciner son sale petit Turc de fils sur notre compte n’a pas encore été abattue ?”. Ces seconds propos ont été qualifiés d’incitation à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne en raison de sa nationalité ou de ses origines.
Avec Belga – Photo : Belga/Eric Lalmand