Projet Pegasus : “Avec ce logiciel, chacun a potentiellement un mouchard dans sa poche”

Depuis 2016, plus de 50 000 personnes à travers le monde – politiques, diplomates, industriels mais aussi de nombreux journalistes et militants des droits humains – ont été la cible d’un logiciel espion ultra sophistiqué. Appelé “Pegasus”, il a été développé par la société israélienne NSO et vendu à plusieurs États.

Le logiciel “Pegasus” permet de surveiller et capter le contenu de téléphones : messages, photos, contacts. Il permet même d’écouter les appels de son propriétaire. Une enquête menée par un consortium international de 17 médias, dont le Monde, The Guardian, The Washington Post, Le Soir et Knack, révèle qu’il a été utilisé pour surveiller massivement la société civile alors qu’il était initialement destiné à lutter contre le terrorisme et la grande criminalité.

Cette enquête se fonde sur une liste obtenue par le réseau de journalistes basé en France “Forbidden Stories” et l’ONG Amnesty International, comptant 50 000 numéros de téléphone sélectionnés par les clients de NSO depuis 2016 pour une surveillance potentielle. La liste comprend les numéros d’au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains, 65 chefs d’entreprise, beaucoup localisés au Maroc, en Arabie saoudite ou au Mexique, selon le consortium.

Le journaliste Joël Matriche, a mené l’enquête pour le quotidien Le Soir. Écoutez son interview dans Toujours + d’Actu