Projet de taxation kilométrique intelligente: la Wallonie menace de délocaliser certaines institutions hors de Bruxelles

Le ministre wallon des Finances Jean-Luc Crucke (MR) compte bien s’opposer par tous les moyens au projet sur la table du gouvernement bruxellois, a-t-il encore répété ce vendredi dans l’émission Toujours plus d’actu.

“Cela ne me plaît pas du tout. Lorsqu’on veut modifier la législation sur la fiscalité automobile, on sait bien que, par définition, on touche à des détenteurs de véhicules qui ne sont pas que de la Région concernée. En d’autres termes, ici ça concerne la Wallonie, ça concerne la Flandre également. Alors si vous voulez modifier ça, le minimum, c’est de concerter les collègues. Depuis que je suis ministre, je n’ai pas eu, lors de cette législature-ci, le moindre appel, le moindre rendez-vous pour pouvoir discuter d’une modification”, a expliqué le libéral, interrogé par Fabrice Grosfilley.

Pour s’opposer au projet, Jean-Luc Crucke se réfère aussi à la déclaration de politique régionale en Wallonie de la majorité PS-MR-Ecolo. A savoir qu’il n’est pas d’augmenter le niveau de taxation. “Or qu’est-ce qu’on fait ici, c’est en fait une taxe sur le travail. Ça, je ne peux pas l’accepter et je crois qu’il vaut mieux le rappeler dès maintenant aux amis bruxellois qui seraient tentés d’aller plus loin”.

“Il faut être cohérent. Si Bruxelles veut vivre en autarcie, c’est son droit, mais elle doit être cohérente. Je rappelle qu’il y a beaucoup ,de Wallons qui travaillent à Bruxelles et font partie de l’économie bruxelloise. Je rappelle aussi qu’il existe une Fédération Wallonie-Bruxelles, dont la plupart des institutions se trouvent sur le sol bruxellois. On peut très bien aussi les avoir sur le sol wallon”, conclut le libéral.

Un tarif journalier qui varie selon les horaires

La réforme bruxelloise de la fiscalité automobile semble sur le point de se concrétiser, a rapporté, jeudi le journal L’Echo, qui a pu consulter des documents internes permettant d’en définir les grandes lignes. Il est question de supprimer la taxe de mise en circulation et la taxe de circulation pour introduire un tarif basé sur l’usage.

Le modèle fiscal actuellement sur la table repose sur un tarif de base par jour d’utilisation, auquel s’ajoute une composante kilométrique. Le trafic auto devrait ainsi baisser de 10% dans la Région bruxelloise, selon des estimations à prendre avec des pincettes.

J. Th. – Photo: BX1