Procès des attentats de Paris : Salah Abdeslam présente ses excuses aux victimes
C’est en pleurs que Salah Abdeslam a présenté ses excuses aux victimes des attentats de Paris, lors de son dernier interrogatoire.
“Je vous présente mes condoléances et mes excuses. Je vous demande de me pardonner“. C’est en ces termes et en pleurs que Salah Abdeslam s’est adressé à la Cour. Avant d’enchaîner ; “Je sais que la haine subsiste (…) je vous demande aujourd’hui de me détester avec modération“. Lors de son dernier interrogatoire, le Bruxellois a répondu aux questions de toutes les parties.
L’ultime interrogatoire s’est achevé vendredi
L’ultime interrogatoire de Salah Abdeslam avait débuté mercredi en début de soirée devant la cour d’assises spéciale de Paris et s’était poursuivi jeudi. Il s’est achevé vendredi après-midi avec les questions de sa défense. Le principal accusé a maintenu tout au long de ces trois jours qu’il devait se faire exploser dans un bar du XVIIIe arrondissement de Paris, mais avait “renoncé” sur place, à la vue de ces jeunes qui lui ressemblaient et s’amusaient.
“Est-ce que vous regrettez ?“
“Est-ce que vous regrettez de ne pas avoir eu le ‘courage’ d’aller jusqu’au bout ?“, lui demande l’une de ses avocats, Me Olivia Ronen. “Je ne regrette pas, je n’ai pas tué ces personnes et je ne suis pas mort”, répond-il, “je me dis… s’ils savaient à côté de quoi ils sont passés“. C’est en évoquant la souffrance de sa mère qu’il se met pleurer.
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“Je voudrais dire aujourd’hui que cette histoire du 13-Novembre s’est écrite avec le sang des victimes. C’est leur histoire, et moi j’en ai fait partie. Ils sont liés à moi et je suis lié à eux“, continue Salah Abdeslam, la voix tremblante, avant de présenter ses excuses. Il demande aussi aux trois accusés jugés pour l’avoir aidé dans sa fuite, après les attentats, de le “pardonner“. “Je n’ai pas voulu (les) entraîner là-dedans“. L’un d’eux, qui comparaît libre, quittera ensuite la salle les yeux remplis de larmes.
“Je sais que ce ça ne va pas vous guérir“, conclut Salah Abdeslam, collier de barbe noire, sweatshirt gris sur le dos. “Mais si ça peut vous faire du bien, si j’ai pu faire du bien à une seule des victimes, alors pour moi c’est une victoire“. “C’est tout ce que j’ai à dire“, lance-t-il ensuite à son avocate. Le président Jean-Louis Périès suspend l’audience.
Belga – Photo : Pool Didier Lebrun