Procès des attentats de Paris : Molenbeek au coeur des interrogatoires de personnalité des accusés

Bruxelles et Molenbeek ont été beaucoup citées hier au Palais de justice de Paris, à l’occasion du procès des attentats du 13 novembre. Le tribunal a entamé les interrogatoires de personnalité des accusés, en commençant par Salah Abdeslam et Mohamed Abrini. 

Essayer de comprendre le parcours des accusés, à travers le récit de leur enfance et de leur jeunesse, c’est le sens de ces interrogatoires de personnalité. Cette nouvelle étape dans le procès des attentats du 13 novembre est en quelque sorte un tournant, après cinq premières semaines de témoignages des victimes. Avec la découverte de la personnalité des accusés, à commencer par le principal d’entre eux, Salah Abdeslam, qui décrit, en réponse aux questions de la cour, finalement une jeunesse sans histoire, où il avait, a-t-il expliqué à la cour, appris à vivre à l’occidentale, rapporte Bertrand Gauthier, victime des attentats, et membre de l’association Life for Paris, qui a assisté à l’audience.

“Ce qui m’a surpris“, nous indique Antoine Casubolo Ferro, l’avocat de l’AFVT (Association française des victime du terrorisme) que nous avons joint par téléphone, “c’est le portait de ces deux jeunes petits garçons tout gentils, deux enfances sans problème, avec un Salah Abdeslam bon élève, apprécié de ses professeurs, Mohamed Abrini, qui s’en sort avant de connaître une série d’échecs : étude, sport, emploi“, qui semble-t-il signe son entrée en délinquance. Le même a eu cette phrase qui a frappé tout le monde : “On n’est pas sortis du ventre de nos mères avec une barbe et une kalachnikov.”

“Mohamed Abrini dira“, relève encore Antoine Casubolo Ferro, “à Molenbeek pour 20 jeunes qui s’en sortent 80 ne s’en sortent pas. Je fais partie de ceux-là.” Mais ce qui frappe à l’écoute de ces récits ce sont les liens forts qui unissent certains des accusés. Ils ont grandi côte à côte à Molenbeek.

►Le point, dans Toujours + d’Actu, avec l’interview de Bertrand Gauthier, victime des attentats, et membre de l’association Life for Paris, qui a assisté à l’audience