Plus d’un millier d’enseignants mobilisés à Bruxelles contre les mesures d’économie
Plus d’un millier d’enseignants se sont rassemblés ce lundi matin place Surlet de Chokier, à Bruxelles, à l’appel du front commun syndical, dans le cadre de la journée de grève générale organisée dans l’ensemble de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Des élèves ont également rejoint les rangs pour dénoncer les réformes portées par la ministre de l’Enseignement supérieur Valérie Glatigny (MR). Une délégation syndicale a été reçue en fin de matinée lundi par la ministre
À l’issue de la réunion, la ministre a évoqué “une réunion très constructive où on a pu se dire les choses. Les syndicats ont pu exprimer l’émotion des enseignants, moi j’ai pu dire que je regrettais les pertes d’apprentissage pour les élèves en ce jour de grève. On a pu rappeler ce qui était moins bien vécu dans les mesures et aussi rappeler ce qui était positif dans les mesures, avec un budget de 200 millions de politiques nouvelles. Ce ne sont pas des économies qu’on fait de gaieté de cœur, c’est évidemment parce qu’on veut retrouver la maîtrise de notre situation budgétaire pour réinvestir dans l’école“.
■ Reportage d’Adeline Bauwin et Frédéric De Henau
Concernant l’augmentation de deux heures dans le secondaire supérieur, la ministre a précisé “Le message, c’est qu’il y a une charge “face classe” qui est inférieure de 30% par rapport au reste de l’OCDE, et aussi inférieure de deux périodes par rapport aux professeurs du secondaire inférieur, alors que par ailleurs les profs du secondaire supérieur gagnent 25% de plus. Cette charge supplémentaire a un impact positif pour lutter contre la pénurie et elle a aussi un rendement budgétaire. Mais on ne fera plus d’économie sur l’école, ce plan d’économie est prévu pour les quatre prochaines années, les syndicats peuvent être rassurés.”
► Lire aussi | Tensions lors de la dispersion du rassemblement des enseignants à Bruxelles
Les réactions syndicales étaient partagées. “Certains soufflent un tout petit peu après avoir appris qu’il n’y aurait pas d’autres surprises durant la législature. Mais pour d’autres, il n’y avait pas grand-chose de neuf. Beaucoup de ‘bla-bla’ mais les profs devront travailler plus sans gagner plus, belle promotion du travail gratuit par un parti qui se dit être le parti du travail“, a déploré un responsable.
View this post on Instagram
Dès 09h00, plus d’un millier de manifestants – 250 selon la police – s’étaient rassemblés place Surlet de Chokier, à Bruxelles, à l’appel du front commun syndical, dans le cadre de la journée de grève générale organisée dans l’ensemble de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Parmi eux principalement des enseignants mais aussi des élèves qui ont rejoint leurs rangs pour dénoncer les réformes portées par la ministre Glatigny. La mobilisation a pris une dimension symbolique avec le dépôt d’une gerbe de fleurs au pied de la statue de la Brabançonne, “en mémoire des collègues sacrifiés par les mesures décidées par le gouvernement“, selon les organisateurs.
► Reportage | Grève des enseignants: “On ne s’en rend pas forcément compte mais les élèves seront directement impactés”
Fabrice Pinna, permanent régional CSC-Enseignement, a déclaré: “Contrairement à ce qui se raconte ce n’est pas un jour de congé, c’est un jour de grève. On est au début du combat, on a déjà entamé ce combat lorsqu’elle, Valérie Glatigny, s’est attaquée à l’enseignement qualifiant, ici elle en remet une couche, on nous annonce déjà un catalogue des horreurs. Cela fera 1500 postes en moins. Quand le gouvernement dit que c’est faux, il faudra qu’on m’explique : quand on donne des heures en plus, on les retire à quelqu’un d’autre.”
► Lire aussi | Les enseignants francophones en grève ce lundi
Hugo Lejeune, permanent régional SLFP-Enseignement, a expliqué: “Nous sommes ici pour manifester notre mécontentement parce que depuis des années il y a un train de mesures qui touchent continuellement l’enseignement. Le rapport d’experts était un argument d’autorité. Aujourd’hui on rejoint le front commun syndical, déçus de ne pas avoir pu négocier.”
“Aujourd’hui, il y a une attaque en règle contre le monde de l’enseignement. L’augmentation du nombre d’heures de travail pour les enseignants du secondaire supérieur va aggraver la pénurie. Le gouvernement Azur promeut un retour à l’école du 19e siècle, une version très autoritaire, avec une volonté d’avoir des professeurs à la botte du gouvernement“, a déclaré Martin Casier, chef de file du PS au parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, présent auprès des manifestants.
Les syndicats dénoncent notamment la réduction du budget matériel, l’augmentation du minerval et la suppression de gratuités. Cette journée s’inscrit dans un climat social tendu, marqué par plusieurs mobilisations depuis un an. Une nouvelle grève nationale est annoncée pour les 24, 25 et 26 novembre.
Avec Belga





