Parvis de Saint-Gilles : le temps du travail pluridisciplinaire avec la police est venu, selon la commune
Bagarres, personnes en état d’ébriété, toxicomanie… Les commerçants du parvis de Saint-Gilles en ont rat le bol. Ils ont prévu de faire une grève ce mercredi à 15h pour dénoncer l’insécurité grandissante dans le quartier. Dans le face à face de Toujours + d’Actu, Fabrice Grosfilley et ses invités en débattent : le Parvis de Saint-Gilles est-il devenu dangereux ?
Pour Bart Lemmens, de l’Union des commerçants saint-gillois, ce n’est pas la mendicité ou la présence de sans-abris qui est problématiques, mais bien une dizaine d’individus violents envers certains clients. “Ils ne vont pas importuner quatre gros loubards qui viennent boire un verre chez. Par conter, ils n’hésitent pas à déranger les tables avec uniquement des femmes ou des petites familles“, confie-t-il. Le cafetier dit avoir rencontré à plusieurs reprises le bourgmestre sans réel succès. “On a rassemblé quelques commerçants et on a discuté avec lui. Tout le monde est sorti de cette réunion avec le sentiment de ne pas être pris au sérieux.
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De son côté, la commune dit être au courant de la situation. Les services de préventions de Saint-Gilles sont sur place, mais rencontre aussi des difficultés face à ces individus. Certains sont sous l’influence de substances illicites qui les rendent particulièrement incontrôlables. D’autre part, l’échevin estime que les différents confinements ont accentué la précarité des habitants. “Les leviers d’action que nous avons à notre disposition ne sont pas simple à utiliser. Par rapport à ce type de public, souvent racisé et en situation de précarité, nous ne voudrions pas que les autorités de police ou communales soient taxés de lutte contre la pauvreté“, déclare Jean Spinette (PS), échevin de la Prévention à Saint-Gilles.
Le Parvis interdit à certains
En revanche, pour l’échevin, le temps du travail pluridisciplinaire avec les forces de l’ordre est venu. Selon lui, le volet coercitif devra donc plus s’affirmer et Certaines personnes problématiques se retrouveront donc “interdites” de Parvis.
Laurent Sartorius, commissaire divisionnaire de la zone de police Midi confirme. “Nous comptons mettre en place cette mesure même si elle est de dernier ressort. Elle entrave fortement la liberté individuelle. Par contre, nous avons les moyens de la faire respecter, dans la mesure du possible évidemment. Nos équipes sont amenées à couvrir l’ensemble du territoire de la zone de police Midi“.
Pour que cette mesure soit d’application, la police émet d’abord une demande auprès du bourgmestre. Ensuite, il avalise ou pas la mesure et la limite dans le temps et sur un territoire précis. Dans ce cas-ci, le Parvis et les rues avoisinantes sont ciblés pour un mois. Cette période est ensuite renouvelable.
■ Débat dans le face à face de Toujours + d’Actu, animé par Fabrice Grosfilley.
Ma. Ar. – Photo : Belga/Ophelie Delarouzee