Paiement des allocations de chômage : la persistance des plaintes étonne le Médiateur
Les chômeurs ont notamment signalé une difficulté à joindre les organismes de paiement.
Le Médiateur fédéral s’étonne de la persistance des problèmes liés au paiement des allocations de chômage, pour lequel il reçoit encore beaucoup de plaintes, indique-t-il dans un rapport paru mardi. Selon lui, cette lenteur dans les versements et la perte éventuelle des allocations de chômage et des droits sont dus à une réglementation complexe et des problèmes de fonctionnement au sein des organismes de paiement.
Avant la crise sanitaire, le Médiateur fédéral recevait peu de plaintes concernant les organismes de paiement. La Caisse auxiliaire de paiement des allocations de chômage (Capac) et les syndicats ont ensuite subi une charge de travail très importante durant la pandémie, en raison de l’augmentation massive et soudaine du nombre de chômeurs temporaires. Cela a été de pair avec une forte hausse du nombre de plaintes auprès du médiateur: près de 1.300 en 2020 et plus de 1.200 en 2021.
Le Médiateur s’attendait à ce que le nombre de doléances revienne à son niveau d’avant la crise “mais, bien qu’elles soient en nette diminution, il a encore reçu près de 600 plaintes en 2024”, s’étonne Jérôme Aass, reconnaissant cependant que la majorité des allocations ont été versées dans les temps.
Délais et difficultés
Dans leurs doléances, les chômeurs ont notamment signalé une difficulté à joindre les organismes de paiement et la longueur des délais d’attente pour obtenir un rendez-vous, ou bien des dossiers en ligne qui ne sont pas toujours mis à jour. Il arrive aussi que l’organisme en question continue de demander un document que le demandeur d’emploi a déjà fourni ou ne signale l’absence d’autres documents seulement qu’après que ce dernier ait remis un document demandé.
Enfin, déplorent les chômeurs, il arrive que la Capac ou les syndicats introduisent trop tard le dossier auprès de l’Onem, ce qui peut causer la perte de plusieurs semaines, voire plusieurs mois d’allocations ou même de droits dérivés (comme en matière de pension).
Quel est le problème ?
Pour le Médiateur, ces différents problèmes sont dus à une réglementation ancienne et complexe, à une complexité accrue des dossiers et à un manque de ressources au sein des organismes de paiement. Il recommande donc d’éviter que des chômeurs ne soient victimes de problèmes rencontrés par leurs organismes de paiement et qui les empêcheraient de soumettre le dossier de ces chômeurs à l’Onem dans les délais requis.
Il demande aussi d’adapter la réglementation afin de la simplifier et de la rendre évolutive, en mettant notamment l’accent sur l’automatisation des droits et la numérisation des procédures, sans pour autant perdre de vue les besoins des groupes numériquement vulnérables. Enfin, il invite à allouer les ressources nécessaires aux acteurs impliqués pour qu’ils remplissent correctement leurs missions.
Belga – Photo : Belga