“On a besoin de l’humain” : une manifestation dénonce le projet Bruxelles numérique

De plus en plus de services sont développés sur internet. Mais certaines personnes ont du mal et subissent ce qu’on appelle la fracture numérique. Cet après-midi, plusieurs associations ont manifesté place de l’Albertine. Elles redoutent un projet d’ordonnance qui rendrait les services administratifs uniquement accessibles en ligne.

Plusieurs associations de la société civile bruxelloise, soit près de 400 personnes selon la police, sont descendues une fois de plus dans les rues de la capitale belge, pour dénoncer le projet d’ordonnance “Bruxelles numérique” porté par le ministre bruxellois de la Transition numérique Bernard Clerfayt (DéFi).

Le texte, qui vise à rendre intégralement disponibles en ligne les services administratifs régionaux et communaux, est pointé du doigt par le secteur associatif bruxellois depuis plus d’un an. Mardi, une plateforme regroupant plus de 200 associations se mobilise à nouveau. Après une rencontre au cinéma Nova en matinée, une manifestation a débuté dès 14h00 place de l’Albertine, s’ouvrant sur une représentation de la pièce “Numérique, mon amour”. “STOP au numérique par défaut”, peut-on lire sur une pancarte.

Les manifestants craignent en effet la numérisation complète des administrations, et l’effet discriminatoire de celle-ci : “Le texte ne garantit pas le maintien ni le développement des moyens de communication hors-ligne (guichets physiques, lignes téléphoniques et courriers papier). Une législation ambitieuse devrait préserver une ville humaine, dans laquelle chacun a accès à ces services”, ont souligné les organisateurs mardi dans un communiqué. Le projet d’ordonnance, qui a déjà engendré une carte blanche, cinq manifestations et un débat avec différents représentants politiques du parlement bruxellois, sera soumis aux parlementaires bruxellois d’ici fin 2023.

  • Reportage : M. Arnoldussen, B. Broutout et C. De Beul