Œufs au fipronil : l’Afsca se défend et affirme n’avoir pu communiquer que sur les mesures de santé publique

20130220 - BRUSSELS, BELGIUM: Illustration picture shows the logo of AFSCA / FAVV on the facade of the Door building which houses the Federal Agency for de Safety of the Food Chain (Federaal Agentschap voor de veiligheid van de voedselketen / Agence federale pour la securite de la chaine alimentaire) on Wednesday 20 February 2013 in Brussels.  BELGA PHOTO SISKA GREMMELPREZ

L’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca) indique, dans un document chronologique publié mercredi, que le juge d’instruction en charge du dossier de la contamination d’œufs par l’insecticide fipronil lui avait expressément demandé “qu’aucune information autre que les mesures de santé publique ne soit diffusée”.

Lors des phases d’analyse et de traitement de la première contamination recensée, et d’enquête consécutive à la découverte de la source de contamination, l’Afsca estime qu’elle n’avait pas besoin de communiquer au grand public, ayant en effet “directement fait le nécessaire afin d’éviter, depuis l’exploitation concernée, la progression de la contamination dans la chaîne alimentaire”. De plus, les teneurs en fipronil détectées lors des analyses restaient sous le seuil de sécurité européen (0,72 mg/kg, NDLR) : “Aucun risque n’émanait pour le consommateur.”

L’utilisation du fipronil “potentiellement beaucoup plus large que ce que qu’on pensait”

Cependant, après le 20 juillet, une perquisition menée dans une firme belge productrice et distributrice du Dega-16, un insecticide aux composants censés être naturels, a montré que l’utilisation dans le secteur avicole de fipronil, interdit, comme insecticide contre le pou rouge “était potentiellement beaucoup plus large que ce qu’on pensait initialement. Or, même après ce constat, l’Afsca “n’a pu communiquer que sur les mesures de santé publique”. “Dans le cadre de l’enquête judiciaire, qui était encore en cours et pour laquelle plusieurs devoirs d’enquête étaient encore planifiés, le juge d’instruction a expressément demandé qu’aucune information autre que les mesures de santé publique ne soit diffusée”, justifie l’agence. Cette interdiction lui a encore été confirmée le 25 juillet.

“Le secret de l’enquête n’ pas empêché que le consommateur soit averti”

Par ailleurs, le parquet a également demandé que les noms des entreprises suspectées ne soient pas cités. “L’Afsca s’en est tenu à cela, malgré toutes les critiques sur les rares informations qui ont été diffusées. À aucun moment, le secret de l’enquête n’a empêché que le consommateur” soit averti si un problème était constaté et un rappel nécessaire, poursuit le document. L’agence rappelle avoir pris différentes initiatives, puisqu’elle a informé les pays limitrophes et d’autres États membres ainsi que les instances européennes. Elle ajoute avoir publié des notes sur son site internet.

Willy Borsus, alors ministre de l’Agriculture n’a, lui, été informé que le 24 juillet, alors que les instances européennes ont été informées quatre jours plus tôt. Un délai qui a étonné plus d’un parlementaire. “Est-ce qu’on trouve ça logique?”, s’est ainsi interrogé le député fédéral cdH Michel de Lamotte. “Si j’avais été ministre, j’aurais moyennement apprécié.” Un point également soulevé plus tôt par Jean-Marc Nollet (Ecolo). Les commissions Economie et Agriculture ainsi que Santé publique de la Chambre sont réunies mercredi autour du dossier de la contamination d’œufs par l’insecticide Fipronil.

Belga, photo Belga/Siska Gremmelprez