Obésité et changement climatique mêmes combats: explications dans #M
Olivier De Schutter, professeur en droit international UCL, Jean Nève, président du Conseil supérieur de la santé, et Anne Reul, secrétaire générale la Fédération de l’industrie alimentaire belge (Fevia), se penchent sur un rapport qui établit un lien entre obésité, malnutrition et changement climatique.
“Nous avons réalisé qu’il était difficile de parler bien de l’obésité sans parler aussi de la sous-alimentation et du changement climatique. Il y a trois pandémies qui se renforcent mutuellement et sont interreliées. Par exemple, le fait que les gens réduisent leur activité physique, ça conduit à l’obésité, mais c’est quelque chose qui va s’accentuer avec les changements climatiques, les vagues de chaleur. Il y a par exemple des régions où on fera moins d’activités physiques à cause du réchauffement de la température”, explique Olivier De Schutter, coauteur du rapport. “Le type d’alimentation ultra transformée qui devient la règle dans beaucoup de pays riches, c’est à la fois dangereux pour notre santé, et c’est aussi des manières de produire extrêmement énergivores. Nous pensons qu’il faut encadrer davantage les acteurs de l’agroalimentaire et que les pouvoirs publics ont un rôle à jouer.”
“Ce qui m’a frappé dans ce rapport, c’est l’urgence. Il est temps de faire quelque chose, de changer la politique aussi. Le nombre d’habitants augmente de façon faramineuse. Dix billions d’habitants en 2050. Comment va-t-on les nourrir?”, réagit Jean Nève.
“Je représente 4.500 entreprises belges, dont beaucoup de PME. 96% de nos entreprises ont moins de 100 personnes. Dans cette étude, ce que nous regrettons et trouvons inacceptables, c’est qu’on compare l’industrie alimentaire à l’industrie du tabac. Pour nous, c’est très différent. On a besoin de se nourrir pour vivre. On prend bien sûr nos responsabilités au niveau de l’industrie alimentaire belge. Nous sommes une partie de la solution et nous travaillons justement à une meilleure composition des produits alimentaires. On a déjà réduit la consommation en sel de toute une série d’aliments”, indique Anne Reul.
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