“Nous regrettons que la réforme du décret paysage soit au coeur de l’actualité électorale”
Le Conseil des rectrices et recteurs francophones (CREF) préconise, face aux tensions actuelles au sein de la majorité autour du décret Paysage, des ajustements limités aux règles de finançabilité des étudiants plutôt qu’une remise en cause globale de la réforme de 2021 ou l’imposition d’un moratoire, comme souhaité par le PS et Ecolo.
“Nous regrettons que la réforme du décret paysage soit au coeur de l’actualité électorale”, a tout d’abord exprimé la Rectrice de l’ULiège, Anne-Sophie Nyssen dans notre journal de 12H30. Elle a rappelé que les universités francophones avaient besoin de temps pour évaluer les impacts de cette réforme, “de manière sérieuse, sur base de chiffres fiables. Et c’est ce que nous souhaitons”. Au stade actuel, les universités disent en effet ne pas être en mesure d’évaluer “‘l’impact réel” de la réforme appliquée depuis la rentrée 2022.
Report du problème
Elle a toutefois souligné que les rectrices et les recteurs ne sont pas favorables à un moratoire, dans la lignée du communiqué publié hier par le CREF. “La solution (…) ne réside pas dans la remise en cause de la réforme à deux mois de la session d’examens, ni dans un moratoire généralisé”, estimaient les recteurs dans ce communiqué. “Cela ne ferait que reporter le problème à l’année prochaine”, ajoute Anne-Sophie Nyssen.
Pour les recteurs et rectrices, les difficultés spécifiques rencontrées par certains étudiants sont liées au basculement du régime Paysage initial à un régime Paysage réformé ou à l’impact de la pandémie de Covid-19 sur l’orientation et les apprentissages des étudiants. “L’effet post-covid est bien là”, confirme la rectrice de l’ULiège. “Nous l’observons dans nos universités, comme la détresse psychologique de certains étudiants”.
“Pour répondre à ces situations d’urgence, le CREF estime que la solution (…) se trouve dans la mise en œuvre d’une phase de transition pour certaines cohortes, d’une instruction spécifique des situations particulières, et d’un assouplissement des conditions de finançabilité en cas de réorientation vers un autre type d’enseignement”, poursuit le texte des recteurs des cinq universités de Wallonie et de Bruxelles.
“Absence de recul”
Le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles est traversé depuis deux semaines par de vives tensions entre partenaires PS et Ecolo d’un côté, et MR de l’autre. Socialistes et écologistes ont déposé mardi passé devant le Parlement une proposition de décret visant à introduire un moratoire d’un an sur les effets du décret Paysage réformé en 2021 par ces mêmes partenaires de majorité.
Ce texte, ainsi qu’une autre proposition de décret introduite par l’opposition PTB appelant à la révocation de la réforme de 2021, doivent être examinés dans une semaine en commission du Parlement de la FWB. Pour les recteurs, la forme prise par ce débat actuel confirme “l’absence du recul et des chiffres fiables qui seraient nécessaires à une discussion informée sur les effets de cette réforme”.
BX1, avec Belga