Le Mrax lance une campagne contre les expulsions d’étrangers

Le Mouvement contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie (Mrax) et le Collectief Tegen Deportatiewet entament lundi une vaste campagne contre les lois du 9 février 2017, qui ont installé un nouveau cadre pour l’expulsion de personnes étrangères en séjour légal parfois de longue durée.

Les deux organisations annoncent “une campagne médiatique, académique, populaire, artistique et politique” partout en Belgique pour inviter la population “à se dresser contre cette dérive sécuritaire et discriminatoire”.

Les textes du 9 février 2017 ont été adoptés par la Chambre – majorité et cdH contre opposition, VB et DéFI s’étant abstenus – et sont entrés en vigueur à la fin du mois d’avril. Portés par le gouvernement, ils permettent d’expulser désormais des ressortissants étrangers nés en Belgique ou y vivant depuis la prime enfance, avant l’âge de 12 ans. Les personnes visées ne doivent pas nécessairement avoir été condamnées par la justice.

Les expulsions relèvent du seul Office des étrangers, en l’absence d’arrêtés du gouvernement. Ces décisions doivent être motivées, mais une exception est prévue lorsque les informations proviennent de la Sûreté de l’État. L’objectif affiché de ces lois étant de protéger “l’ordre public et la sécurité nationale”.

“15 ans en arrière”

Le Mrax, tout comme pour le CIRé et la Ligue des droits de l’Homme à l’époque, dénonce le caractère “discriminatoire” de cette loi. “Avec cette loi, le gouvernement fédéral nous renvoie 15 ans en arrière, puisqu’en 2002 la double peine pour ces catégories d’étrangers était abolie en Belgique.” Le Mouvement dénonce, tout comme une partie de l’opposition à l’époque, le caractère “abstrait” du concept “d’atteinte à l’ordre public”, pouvant mener à des abus. “Au lieu de protéger l’ordre public (…) cette mesure contribue à maintenir ceux qui la subissent dans la précarité, ce qui est” au contraire “facteur de trouble social”.

À l’entame de leur campagne, Mrax et Collectief Tegen Deportatiewet demandent “aux partis démocratiques” de s’engager à supprimer ces lois.

Avec Belga – Photo : MRAX