MR, cdH et Ecolo se revoient ce jeudi à la Chambre pour finaliser leur accord sur la gouvernance
Le MR, le cdH et Ecolo se retrouveront ce jeudi vers 16h00 dans les bureaux de la Chambre des répresentants, à Bruxelles, pour se prononcer sur un “accord consolidé” à propos des questions de gouvernance, ont indiqué mardi les présidents de ces différentes formations politiques, à l’issue d’une réunion de cinq heures à Namur.
Khattabi : “Pas d’accord à trois sur certains éléments”
“La balle est dans le camp du MR et du cdH, nous ne lions pas les accords engrangés à un accord de majorité”, a insisté la co-présidente d’Ecolo Zakia Khattabi, sans donner de détails sur les “avancées” obtenues par son parti. La rencontre entre les trois formations politiques, la deuxième dans ce format, a été consacrée exclusivement à la réforme de la gouvernance et au “renouveau démocratique”. Mme Khattabi a indiqué que de très belles avancées ont été réalisées, mais a reconnu qu’il n’y avait “pas d’accord à trois” sur certains éléments importants pour Ecolo. “L’ensemble mérite tout de même d’être salué”, a-t-elle précisé, avant de répéter que son parti ne discuterait de majorité que s’il a “la certitude” qu’un basculement “dans un nouveau monde” en matière de gouvernance a eu lieu.
Des divergences persistaient aux yeux des Verts sur certains enjeux essentiels à leurs yeux tels que le cumul des mandats et le plafonnement des rémunérations (y compris privées) des mandataires. “Des discussions devront, quoi qu’il en soit, se poursuivre avec toutes les formations politiques pour avancer sur un ensemble de réformes, singulièrement celles qui nécessitent une majorité des deux tiers dans les parlements”, prévenait Ecolo dans un communiqué diffusé après la rencontre.
Chastel : “Toutes les semaines qui passent sont des semaines perdues”
Le président du MR, Olivier Chastel, a pour sa part souligné que le travail entamé la semaine précédente avait été achevé. “On peut constater qu’il y a des avancées majeures que nous concrétiserons dans un document que nous avaliserons jeudi prochain”, a-t-il affirmé. “Nos techniciens doivent libeller ça correctement et faire des vérifications techniques et juridiques sur certaines mesures sur lesquelles nous sommes tombés d’accord”, a-t-il poursuivi, avant de réitérer son inquiétude quant à la situation politique dans les entités fédérées. “Toutes les semaines qui passent sont des semaines perdues pour le redressement économique de ces entités.” Si l’échéance du 21 juillet paraissait désormais trop proche aux yeux d’une source bien informée pour engranger un accord de gouvernement avec le cdH (et éventuellement Ecolo), la fin du mois de juillet restait envisageable pour un tel accord combinant des mesures de gouvernance et de réformes socio-économiques, même limité à quelques grandes orientations d’ici la fin de la législature.
Lutgen : “Tant qu’il n’y a pas d’accord sur tout, il n’y a d’accord sur rien”
Le président du cdH, Benoît Lutgen, se voulait quant à lui positif après la rencontre. “On voit que les lignes bougent depuis quelques jours. On a été de l’avant en abordant les 80 points qui étaient sur la table”, a-t-il pointé, sans donner plus de détails sur les éléments qui ont fait l’objet d’un consensus entre les partis. “Tant qu’il n’y a pas d’accord sur tout, il n’y a d’accord sur rien. Les techniciens travailleront aujourd’hui et demain et nous nous retrouverons jeudi”, a ajouté le démocrate-humaniste.
Ce dernier avait créé la surprise le 19 juin dernier en annonçant la rupture de son alliance avec le PS au sein des gouvernements wallon, bruxellois et de la Fédération Wallonie-Bruxelles, à la suite des scandales qui ont touché le parti socialiste. Depuis lors, des négociations sur la gouvernance ont été menées entre le MR, le cdH et Ecolo. Les Verts ayant fait de cet aspect un préalable à toute éventuelle négociation en vue de former de nouvelles majorités. Le président de DéFI, Olivier Maingain, également approché par le cdH pour tenter de former des alliances sans le PS, n’était pour sa part pas présent à la réunion de jeudi, comme ce fut déjà le cas la semaine passée. Il entretient de son côté des contacts bilatéraux à la suite des propositions que son parti a approuvées lundi passé.
Interrogé sur ses chances de convaincre DéFI de se joindre à un attelage sans les socialistes, ou du moins aux discussions en cours, M. Lutgen a botté en touche. “Nous verrons, j’ai encore dit à M. Maingain qu’il avait une invitation permanente à la table des discussions sur la gouvernance”, a-t-il déclaré. (avec Belga, photos Belga/Thierry Roge)