Mineurs étrangers non accompagnés: après la fermeture du centre bruxellois, MSF tire la sonnette d’alarme
Une cinquantaine de mineurs étrangers non accompagnés (MENA) sont livrés à eux-mêmes dans les rues de Bruxelles, depuis la fermeture mi-juillet de la structure d’hébergement qui leur était dédiée et que gérait Médecins sans frontières (MSF) en partenariat avec la Plateforme Citoyenne, SOS Jeunes et Caritas, s’inquiète MSF vendredi. L’ONG demande aux autorités de concrétiser “de manière pérenne” des structures adaptées à l’accueil de ces jeunes “aux vulnérabilités multiples”.
Sur les près de 80 mineurs encore pris en charge en juillet par MSF et ses partenaires, seuls 29 ont trouvé une “‘solution’ d’hébergement d’urgence au sein de structures tout à fait inadaptées”, tandis que les autres se sont retrouvés à la rue, souligne MSF. Un nombre qui, en outre, “ne représente que la partie visible de l’iceberg”, ajoute-t-elle. Chaque jour, une quinzaine de jeunes se présentent à la permanence de SOS Jeunes au sein du hub humanitaire à la gare du Nord de Bruxelles.
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“Cette situation préoccupante n’est aucunement nouvelle et s’illustre d’année en année“, déplore Médecins sans frontières. “Cette crise est à situer dans un contexte de crise migratoire global.”
Ces derniers mois, le projet porté par MSF et ses partenaires a permis d’offrir un hébergement décent et une prise en charge à 270 jeunes, selon les chiffres avancés par l’ONG. “L’intention de reprise du projet d’hébergement par les autorités politiques lors du Conseil des ministres” du mercredi 20 juillet “est certes positive, mais elle ne peut se contenter de prendre la forme d’une simple promesse budgétaire (…) envisagée pour une durée limitée“.
Des solutions concrètes et pérennes
Le Conseil des ministres s’est en effet accordé sur une “injection budgétaire supplémentaire” pour la politique d’asile et de migration dès 2022.
“Ces jeunes, déjà fortement violentés par leur parcours migratoire, continuent de se trouver confrontés à une nouvelle forme de violence, institutionnelle cette fois“, poursuit MSF. “Bien qu’elles soient d’une aide incommensurable, les solutions ponctuelles – désormais devenues régulières – que peuvent apporter les organisations, les associations et les réseaux de familles hébergeuses ne peuvent aucunement constituer une réponse en elles-mêmes“, conclut l’organisation, qui demande des solutions concrètes et pérennes pour l’accueil des mineurs étrangers non accompagnés.
Contactée par Belga vendredi, la porte-parole de la secrétaire d’État à l’Asile et la Migration Nicole de Moor a indiqué que le gouvernement cherchait une solution au problème que présente le bâtiment abritant la structure d’hébergement désormais fermée, “qui appartient à la Région bruxelloise et non au fédéral“. “Mais la reprise du projet est prévue pour septembre“, a-t-elle confirmé.
Avec Belga – Photo : Belga