Traité avec l’Iran : 500 manifestants devant les bureaux du SPF Affaires étrangères

Les manifestants demandent au gouvernement de ne pas transférer vers l’Iran le terroriste condamné Assadollah Assadi. Ils condamnaient aussi les violations des droits de l’homme en Iran, après la mort d’une jeune fille.

Quelque 500 sympathisants du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), l’opposition iranienne, ont à nouveau protesté lundi devant les bureaux du SPF Affaires étrangères à Bruxelles , rue des Petits Carmes, contre le traité conclu par la Belgique avec l’Iran pour le transfèrement de prisonniers entre les deux pays, rendant possible celui du terroriste condamné Assadollah Assadi vers l’Iran.

Les différents manifestants ont demandé au gouvernement belge de ne pas relâcher Assadollah Assadi, craignant que cela ouvre les portes à un plus grand nombre d’activités terroristes en Europe. Assadi a été condamné le 4 février 2021 à une peine de prison de 20 ans par le tribunal correctionnel d’Anvers pour avoir fomenté un attentat lors d’un congrès du CNRI qui se tenait près de Paris. Les opposants à sa libération ont scandé entre autres “Assadi est un terroriste, ne relâchez pas un terroriste”, et “Honte à vous, diplomatie belge”.

Mort d’une jeune fille

Le rassemblement visait également à appeler à condamner les violations des droits de l’homme en Iran, après la mort d’une jeune fille détenue par la police des moeurs. Mahsa Amini, âgée de 22 ans, a été arrêtée mardi pour ne pas avoir porté de Hijab complet alors qu’elle était à Téhéran en visite avec sa famille. Battue par la police de la « moralité » de la sécurité de l’État, elle est décédée vendredi à l’hôpital après trois jours dans le coma, suscitant une vague de colère dans le pays.

Des membres de la communauté iranienne en Belgique ont appelé tous les parlementaires à se joindre au rassemblement de lundi en solidarité pour un Iran libre.

La prolongation de l’interdiction de transfert plaidée au tribunal

Me François Tulkens qui, avec Me Georges-Henri Beautier, représente des personnes qui constituaient la partie civile au procès d’Assadollah Assadi à Anvers en 2021, avait obtenu, en juillet dernier, de la cour d’appel de Bruxelles siégeant en référé, qu’il soit provisoirement fait interdiction à l’État belge de transférer le terroriste vers l’Iran ou ailleurs. Cette décision avait été rendue sur base d’une requête unilatérale des demandeurs. Le juge avait dès lors conditionné cette interdiction temporaire à la nécessité de tenir un débat contradictoire, permettant à l’État belge d’avoir également la parole.

Les parties se sont ainsi retrouvées ce lundi matin devant le tribunal civil de Bruxelles, toujours en référé, pour échanger leurs points de vue.

Les demandeurs ont tout simplement réclamé la confirmation de la décision de la cour d’appel. De son côté, l’État belge a contesté l’urgence invoquée par ses adversaires, et a donc soutenu l’inutilité de cette action en référé. Me Bernard Renson a notamment insisté sur le fait que la loi portant assentiment au traité sur le transfèrement de détenus entre la Belgique et l’Iran n’a encore été ni ratifiée ni publiée.

Voir aussi : Nouvelle manifestation contre le traité autour de l’échange de prisonniers avec l’Iran

 

A.V. avec Belga – Photo d’illustration: Belga/Nils Quintelier

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19 septembre 2022 - 12h00
Modifié le 20 septembre 2022 - 06h52