Métro 3 : Zakia Khattabi demande la convocation d’urgence de la commission Mobilité
La gestion de celui-ci a été pointée du doigt par la Cour des Comptes, dans un rapport.
La cheffe du groupe Ecolo au Parlement bruxellois, Zakia Khattabi a demandé jeudi la convocation d’urgence de la commission de la Mobilité du Parlement bruxellois pour y auditionner la Stib, Beliris et Bruxelles Mobilité au sujet du dossier de la ligne de métro 3 en chantier.
Dans l’après-midi, elle a été rejointe dans sa demande par le député CD&V Benjamin Dalle.
■ Reportage de Thomas Dufrane, Frédéric De Heneau et Pierre Delmée
L’élue écologiste a aussi demandé la transmission au Parlement de l’ensemble des pièces relatives au projet, y compris celles non transmises à la Cour des comptes: dossiers complets de marchés publics; rapports de pilotage et tableaux financiers du Plan Pluriannuel d’Investissement; études géotechniques et d’incidences intégrales; procès-verbaux du comité stratégique et du comité de pilotage; tout document transactionnel ou de règlement de litiges.
Zakia Khattabi demande que ce dépôt s’accompagne d’un rapport de situation consolidé précisant l’état réel d’avancement du projet; le coût engagé et restant à financer; la structure de gouvernance et la répartition des responsabilités.
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Aux yeux de la cheffe du groupe Ecolo, le rapport de la Cour des comptes est “sans appel: ce chantier, illustre une gestion publique opaque et défaillante. De moins d’un milliard d’euros initialement prévus, les coûts atteignent désormais près de cinq milliards, pour une mise en service annoncée en 2035… La Cour révèle une succession de manquements: études bâclées, absence de maîtrise des risques, procédures irrégulières, coordination chaotique entre la Stib, Beliris et les autorités publiques”. “Pire encore: la Cour déplore avoir été entravée dans son travail par le refus de transmission de pièces essentielles, retardées ou tout simplement inaccessibles. Comment prétendre gouverner au nom de l’intérêt général quand la transparence minimale, exigence démocratique fondamentale, est ainsi bafouée”, a-t-elle encore dit, sans exclure d’autres initiatives plus fortes en cas d’absence de suite favorable à ses demandes.
Pour Benjamin Dalle, député bruxellois du CD&V, le rapport provisoire de la Cour des comptes révèle “une mauvaise gestion sur toute la ligne”. Ce que les habitants, les groupes d’action, les experts et le CD&V dénoncent depuis des années trouve désormais un écho auprès de la Cour des comptes, selon M. Dalle: ce mégaprojet est mal planifié, mal géré et financièrement non viable. “La mauvaise gestion est à l’origine de ce parcours chaotique”, a-t-il ajouté. “Le gouvernement bruxellois injecte de l’argent qu’il n’a pas dans un projet qui échappe à tout contrôle et dont la plus-value n’a pas été suffisamment démontrée. Bientôt, un milliard aura été dépensé sans aucune garantie qu’un seul métro ne circulera jamais. Il appartient désormais aux six partis qui négocient un projet de budget de prendre rapidement des décisions”, a commenté l’élu.
Le CD&V ne fait pas partie de ces discussions budgétaires en raison d’un veto de l’Open VLD. Pour M. Dalle, les conclusions provisoires de la Cour des comptes portent également un coup dur à l’image et à la crédibilité de la STIB. Le CD&V attend encore les recommandations définitives de la Cour des comptes, mais il ne fait aucun doute à ses yeux qu’un examen approfondi de la gestion, du fonctionnement, des finances et des grands projets de la Société bruxelloise de transport en commun s’impose. Se pose également la question de savoir comment ce mégaprojet a pu dérailler sous le contrôle du gouvernement bruxellois.
Belga





