Mémoire coloniale : “L’histoire de la colonisation, c’est l’histoire de la Belgique”
Aliou Baldé, secrétaire chargé des relations extérieures au sein du collectif Mémoire coloniale, a répondu aux questions de Fabrice Grosfilley dans Toujours + d’Actu, ce mercredi.
Aliou Baldé s’est montré satisfait de l’annonce de la ministre de l’Éducation en Fédération Wallonie-Bruxelles Caroline Désir (PS), qui a confirmé ce mardi un projet de rendre obligatoires les cours sur l’histoire du Congo et de la colonisation en Fédération Wallonie-Bruxelles. “C’est important car il s’agit tout simplement de l’histoire de la Belgique”, réagit-il. “Cette histoire de la colonisation a longtemps été occultée parce qu’on n’avait pas prévu l’indépendance du Congo. Si on va enfin parler de cette histoire, c’est parce que les mouvements décoloniaux se sont mobilisés durant plusieurs années. C’est important pour nous que cette histoire de la Belgique soit enseignée correctement et de manière intelligible pour tout le monde”.
“Il est important de revenir sur la propagande coloniale, et donc raciste, de la déconstruire, afin que tous les citoyens et citoyennes se sentent pleinement citoyens et citoyennes de ce pays”, ajoute Aliou Baldé.
Concernant le retrait des statues du roi Léopold II, il estime que la décolonisation “ne doit pas être comprise comme un simple déboulonnage des statues. Qu’on enlève ou pas une statue de Léopold II, le racisme reste. Cela doit s’accompagner de tout un travail”. Enfin, sur la proposition de Pascal Smet (sp.a) de constituer un groupe de travail chargé de la décolonisation de l’espace public à Bruxelles, Aliou Baldé estime que la décolonisation doit être “liée à un processus complet”, et ne pas se concentrer uniquement sur le retrait de statues.
■ Interview réalisée par Fabrice Grosfilley dans Toujours + d’Actu.