Martin Casier (PS) : “Il ne faut pas que la droite oublie que c’est la gauche qui a gagné les élections à Bruxelles”
Les négociations se poursuivent a Bruxelles. Les différents partis autour de la table se retrouvent aujourd’hui après une pause d’un jour. À la veille du verdict de l’agence de notation Standard & Poor’s, le formateur David Leisterh (MR) doit remettre une nouvelle note en vue de trouver un accord. Ces nouvelles négociations ont-elles une chance d’aboutir ? Pour le député socialiste au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles Martin Casier, invité dans Bonjour Bruxelles, la réponse est oui.
La semaine dernière, les négociateurs se sont mis d’accord sur le cadre général des négociations portant sur le budget : un déficit de 1,5 milliard d’euros pour 2025 dans le cadre d’un exercice d’économies d’un milliard d’euros. “C’est normal que ce soit plus difficile aujourd’hui, parce que nous sommes maintenant dans le détail des mesures“, explique Martin Casier.
Sur ces économies, 25% des efforts devraient être faits sur les recettes. “On voit donc ici qu’il y a une marque des gouvernements de gauche. Il faut que tout le monde comprenne bien qu’à Bruxelles, ce ne sont pas des partis de droite qui gouverneront tout seul. Il y a des partis de gauche autour de la table. Il ne faut pas que la droite oublie que c’est la gauche qui a gagné les élections à Bruxelles et qu’elle se rappelle qu’elle ne peut pas faire à d’autres niveaux de pouvoir, où elle est seule à la table à pouvoir mener une politique néo-libérale.”
“Ce qu’il faut aujourd’hui, c’est que le formateur David Leisterh dépose une nouvelle note qui trouve l’équilibre entre les différentes volontés des partis politiques“, estime Martin Casier.
Tronc commun : “Dix ans de travail mis au bac”
La majorité MR-Engagés en Fédération Wallonie-Bruxelles s’est accordée mardi sur les grandes lignes de l’implémentation du tronc commun dans les trois années du secondaire inférieur, avec notamment la réintroduction de cours à options en 3e secondaire.
Pour Martin Casier, “c’est littéralement dix ans de travail qui sont mis au bac“. “Ce matin je suis consterné parce que, il y a dix ans, Les Engagés avaient lancé un travail sur base de tout un ensemble de constats pour améliorer notre école. Et aujourd’hui, ils ont décidé de mettre toute cette énergie collective à la poubelle.” Pour le député socialiste, il s’agit bien de la fin du tronc commun. “Les Engagés peuvent dire que le tronc commun est maintenu mais, en réalité, ce sont des options qui sont organisées en troisième secondaire. Cela veut dire que tous les enfants ne sont pas dans le même programme.”
Le socialiste rappelle que tous les systèmes éducatifs qui performent le mieux aux études internationales démontrent une chose : c’est que plus l’orientation commence tôt, plus le système éducatif est inégalitaire et mauvais. “L’objectif de la réforme des programmes que nous avions, c’était précisément de répondre à cet enjeu-là. Et aujourd’hui, c’est bien cela qui disparaît.”
■ Une interview de Martin Casier (PS), député au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, au micro de Fabrice Grosfilley





