Manifestation nationale : des milliers de personnes attendues dans les rues de Bruxelles, la capitale à l’arrêt
Les rues de Bruxelles se teinteront à nouveau de vert, rouge et bleu ce jeudi à l’occasion d’une manifestation nationale organisée en front commun, qui s’élancera de la gare du Nord vers 10h30. Environ 50.000 personnes sont attendues, selon les syndicats. La capitale sera à l’arrêt, seuls les trains circulant normalement, tandis que la circulation des bus, trams et métros sera perturbée et que l’espace aérien sera, lui, complètement fermé.
Initialement prévu pour défendre les services publics, l’objet du rassemblement s’est étendu à la lutte contre les mesures du nouveau gouvernement, annoncées entretemps. Les syndicats socialiste et chrétien ont prévenu: cette manifestation “d’ampleur” marquera le début d’une longue résistance qui durera le temps de la législature.
Le cortège s’élancera de la gare du Nord vers 10h30 pour rejoindre la gare du Midi via la petite ceinture.
🪧 Ce jeudi 13/2: #manifestation à #Bruxelles, entre la Gare du Nord et la Gare du Midi, via la Petite Ceinture (R20).
⚠️ D’importants embarras de circulation sont à prévoir à partir de 10h00. Evitez ces secteurs en voiture. pic.twitter.com/f71MspVsZ9
— Info-trafic Bruxelles Mobilité (@MobirisFr) February 12, 2025
Le 13 janvier, ils étaient déjà 30.000 à avoir répondu à l’appel des syndicats pour battre le pavé en faveur de pensions décentes pour chacun. Un mois plus tard, les manifestants se retrouvent pour faire entendre leurs craintes quant aux mesures annoncées par le nouveau gouvernement.
Les syndicats maintiennent la pression sur le gouvernement De Wever
“Imbuvable“, l’accord gouvernemental est “une déclaration de guerre l’ensemble du monde du travail“, estime la FGTB. “À la veille des négociations de l’AIP (accord interprofessionnel, NDLR), ce gouvernement retire toute marge de discussion aux interlocuteurs sociaux : flexibilité, temps de travail, fins de carrière, RCC. Sans parler de l’enveloppe bien-être qui a tout simplement été supprimée !” Mais au-delà du giron socio-économique, le syndicat socialiste dénonce purement et simplement un gouvernement “anti-migrants, anti-femmes, anti-pauvres, anti-fonctionnaires, anti-écolo, antisocial“.
Pour la CSC, l’exécutif De Wever est effectivement un “gouvernement de guerre sociale“. Les mesures reprises dans l’accord de gouvernement présenté la semaine dernière impacteront surtout “les plus faibles” : “les femmes, les personnes âgées, les malades et les accidentés ou encore les victimes d’injustices et d’inégalités“, dénonce-t-elle.
Le syndicat libéral y voit également “des mesures de division qui mettent la pression sur les travailleurs“. La CGSLB déplore une approche qui affaiblit la concertation sociale. “Cet accord de gouvernement reste problématique“, estime-t-elle, tout en gardant une position moins ferme sur la suite des actions, alors que la FGTB et la CSC ont déjà annoncé une grève générale. “Nous resterons vigilants et prendrons des mesures si nécessaire“, précise le syndicat libéral.
Embarras dans les transports
La manifestation aura indéniablement un impact sur plusieurs secteurs, en particulier sur celui des transports. À Bruxelles, de “fortes perturbations” sont à prévoir sur le réseau de la Stib. Il n’est actuellement pas possible de prévoir l’ampleur des perturbations. La société de transports publics conseille aux voyageurs qui le peuvent de prévoir des solutions alternatives pour leurs déplacements à Bruxelles ce jour-là.
Embarras à prévoir également du côté de De Lijn (où seule la moitié des bus et trams circuleront) et du Tec, qui ne pourront également communiquer l’état du réseau que le jour-même.
Le point sur les perturbations attendues ce jeudi avec la commissaire Linda Camarero-Verde de la zone de police Bruxelles Nord :
Aucun avion ne pourra par ailleurs ni décoller ni atterrir, et ce à travers tout le pays, en raison d’une grève des contrôleurs aériens de skeyes de 6h45 à 22h15. Lundi, Brussels Airport et Brussels South Charleroi Airport avaient déjà annoncé qu’ils annulaient tous les vols de passagers au départ prévus jeudi car ils allaient être confrontés à un manque de bagagistes et d’agents de sécurité.
Les trains devraient par contre rouler normalement, notamment pour permettre aux manifestants de gagner la capitale. La SNCB a prévu de renforcer sa capacité, particulièrement durant l’heure de pointe du matin.
La distribution du courrier et la collecte des déchets impactées
Un préavis de grève a été déposé chez bpost. L’entreprise s’attend donc à des perturbations dans la distribution des lettres et colis, particulièrement en Wallonie et à Bruxelles. Une action qui viendra s’ajouter aux blocages en cours devant les centres de tri de Liège, Charleroi et Bruxelles.
Les prisons risquent, elles aussi, de fonctionner au ralenti alors qu’une forte participation est attendue de la part des soldats, malgré le récent retrait de l’exemption de service qui leur avait été accordée.
Les enseignants pourraient également être nombreux à rejoindre la capitale pour manifester.
À noter que les services de Bruxelles-Propreté seront eux aussi perturbés, et ce, dès mercredi soir. L’agence demande dès lors aux habitants de la Région de ne pas sortir leurs poubelles pour les collectes du mercredi soir ou du jeudi, et de les garder jusqu’au prochain ramassage afin de garder la ville propre. Le ramassage des déchets et l’accessibilité aux recyparcs pourrait également être perturbée çà et là à travers le pays.
► Lire aussi | Manifestation nationale ce jeudi à Bruxelles : le point sur les perturbations
■ Explications de Romain Vandenheuvel