Manifestation ce lundi devant le Palais de justice pour la dépénalisation de l’IVG
À l’occasion de la Journée mondiale du droit à l’avortement, une vingtaine de militantes ont défilé lundi devant le Palais de Justice de Bruxelles, à l’initiative de Centre d’action laïque (CAL).
Vêtues du costume de la Servante écarlate, en référence au roman dystopique écrit par Margaret Atwood et à son adaptation télévisée, elles manifestaient pour la légalisation complète de l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Des actions similaires ont eu lieu en d’autres endroits du pays.
Les manifestantes ont réitéré leur volonté que soit votée la proposition de loi élargissant les conditions de l’avortement et le dépénalisant complètement. Le texte porte à 18 semaines le délai dans lequel une interruption volontaire de grossesse peut être pratiquée, au lieu de 12 semaines actuellement. L’IVG est en outre complètement dépénalisée aussi bien pour les femmes que pour les médecins et le délai de réflexion est réduit de 6 jours à 48 heures.
“Cette action est importante car on est pleine négociation du gouvernement et l’IVG est une question qui a vraiment fait blocage de la part d’un parti politique. On avait fait une action similaire en mars et en juillet. Aujourd’hui, on la réitère à l’occasion de la Journée mondiale pour le droit à l’avortement parce qu’il y a un enjeu en Belgique, en Europe et dans le monde“, a commenté la directrice du service Étude et stratégie du Centre d’action laïque, Sylvie Lausberg. “Cela fait longtemps que ce texte est sur la table, une majorité parlementaire s’est dégagée, mais le CD&V la bloque. C’est nier les 500 femmes qui partent aux Pays-Bas chaque année, c’est nier le fait que toutes les femmes n’ont pas accès en Belgique à l’IVG, et c’est nier que six jours de réflexion, c’est très long pour certaines femmes”, a ajouté la chargée de projets dans la cellule Étude et stratégie du Centre d’action laïque, Justine Bolssens. “Il est vraiment temps qu’on avance, que l’on soit un peu plus progressistes et que l’on arrête de mettre le corps des femmes au centre des enjeux gouvernementaux alors qu’on a le droit de décider en âme et conscience, de manière individuelle.”
Députées du PTB au Parlement bruxellois, Leïla Lahssaini et Stéphanie Koplowicz, étaient également présentes lors de l’action pour demander que le marchandage politique sur le droit à l’avortement prenne fin. “Les femmes doivent pouvoir disposer librement de leur corps“, ont-elles rappelé. Des actions similaires ont également été menées devant les Palais de Justice de Liège, en présence de la présidente du CAL, Véronique de Keyser, de Mons, d’Arlon, de Namur, et de Charleroi. Actuellement, l’interruption volontaire de grossesse n’est autorisée que dans 55 pays sur les 197 Etats reconnus. Chaque année dans le monde, 25 millions d’avortements non médicalisés mettent en péril la santé des femmes et causent 50.000 mortes par an.
Belga / Image d’archive