“Louis Mettewie, bien plus qu’un boulevard” : la vie aux multiples facettes de l’ancien bourgmestre de Molenbeek

Avec son livre “Louis Mettewie, bien plus qu’un boulevard”, l’historienne Anne Morreli revient sur la vie de l’ancien bourgmestre de Molenbeek. Professeure à l’ULB, celle-ci est également commissaire d’une exposition du même nom qui se tient actuellement au Karreveld. Elle est l’invitée du 12h30.

Pourquoi s’intéresser à ce personnage ? Selon l’historienne, Louis Mettewie est un “homme orchestre”. “Finalement, le fait qu’il soit bourgmestre n’est pas le plus important. Ce qui est vraiment important, c’est que c’est un homme du tournant entre le 19e et le 20e siècle, qui a embrassé l’idée du progrès et de la modernité“, explique-t-elle.

L’homme, né à Molenbeek-Saint-Jean le 23 octobre 1855 et décédé à Woluwe-Saint-Pierre le 17 novembre 1942, peut en effet être considéré comme un précurseur pour son temps. Avant 1900, il tente de construire une voiture électrique dans ses ateliers de Molenbeek. “Cela ne fonctionnait pas tellement bien à l’époque, à cause de problèmes de batterie“, explique l’historienne. “C’est pourquoi il s’est converti après à la machine à pétrole, qui aura un certain succès dans les foires internationales“. Parallèlement, il construit des vélos, parmi lesquels des vélos pliables qui seront adoptés par l’armée belge. C’est par ailleurs lui qui crée le premier salon de l’auto en 1903.

Un jour, l’industriel décide de se lancer dans la politique. “Une politique de gauche“, précise Anne Morreli. “Ce qui est vraiment le moteur de son engagement, c’est la question du suffrage universel. Il faut se rappeler que ce n’est qu’à la suite de la guerre 14-18 que tous les hommes pourront voter en Belgique. Lui, en 1893, il se dit déjà favorable au vote des femmes“. Ses convictions révolutionnaires lui vaudront d’ailleurs d’être mis à la porte du Ministère de la Guerre.

En tant que bourgmestre, il améliore les conditions de vie des agents de police, des pompiers, des enseignants, en créant des pensions et en les impliquant dans leur travail. Bien qu’il soit franc-maçon et non croyant, c’est également lui qui insistera pour qu’il y ait une nouvelle église à Molenbeek, l’église Saint-Jean-Baptiste, et pour laquelle il va pousser les finances de la commune à intervenir.

Une interview d’Anne Morreli au micro de Murielle Berck et Vanessa Lhuillier dans le 12h30.