Loi sur l’avortement : la proposition approuvée en deuxième lecture en commission de la Justice
La Commission Justice de la Chambre a adopté vendredi, en deuxième lecture, la proposition de loi sur l’avortement.
Cette proposition vise à assouplir les conditions pour recourir à une interruption volontaire de grossesse, et notamment porter le délai légal à 18 semaines (au lieu de 12 semaines actuellement), ainsi que la suppression des sanctions pénales pour les femmes et les médecins, et la réduction du délai de réflexion de 6 jours à 48 heures.
Elle a été approuvée, vendredi, en deuxième lecture, en commission de la Justice, à dix voix contre six. Le PS, le sp.a, le MR, l’Open Vld, les écologistes et le PTB ont voté en faveur du texte, tandis que le CD&V, la N-VA et le Vlaams Belang ont voté contre.
La prochaine étape sera le vote en séance plénière de la Chambre, prévue après le congé de fin d’année. Le CD&V a déjà annoncé qu’il demandera l’avis du Conseil d’Etat, ce qui reporterait le vote d’un mois.
https://twitter.com/SophieRohonyi/status/1208016899705069568
Un climat tendu
Durant quatre heures, partisans et adversaires de cette proposition de loi ont une nouvelle fois échangé leurs arguments dans un climat parfois tendu, par exemple quand la députée Valérie Van Peel (N-VA) a dénoncé “l’extrême féminisme” de certaines dispositions parce qu’elles n’accordent pas de place au père de l’enfant. “On ne voit pas la possibilité que vous laissez au père de mener un projet parental“, a également regretté Catherine Fonck (cdH).
Une affirmation qui lui a valu les foudres de Sophie Rohonyi (DéFI) parce qu’elle méconnaîtrait la réalité des femmes qui choisissent d’avorter. Le délit d’entrave, point moins connu de la proposition de loi, a occupé une grande partie des discussions et a valu à l’Open Vld une volée de questions de la part des adversaires flamands du texte – N-VA, CD&V, VB – à tel point qu’au PS, on s’est demandé à quel jeu jouaient ces partis. “Fait-on le procès d’un texte ou de la coalition qui le porte?” a lancé Khalil Aouasti.
■ Un reportage de Valérie Leclercq et Béatrice Broutout.
Arnaud Bruckner avec Belga – Photo : Belga (illustration)