L’hôpital Erasme réalise la 1ère ablation endoscopique d’un cancer pulmonaire en Belgique

Les équipes médicales de l’hôpital Erasme ont réalisé la première ablation endoscopique par micro-onde d’un cancer pulmonaire en Belgique. Trois patients ont ainsi pu bénéficier récemment de ce traitement innovant et non invasif du cancer du poumon, se réjouit l’hôpital universitaire bruxellois lundi dans un communiqué.

Cette méthode peu invasive est proposée aux patients ne pouvant pas bénéficier d’une chirurgie en raison de leur âge, d’une mauvaise fonction respiratoire ou de comorbidités, explique l’hôpital. La technique déjà utilisée à Londres et à Hong Kong “se positionne ainsi comme une alternative innovante à la radiothérapie et la radiologie interventionnelle”, poursuit l’institution hospitalière.

Concrètement, le nodule est brûlé grâce à un cathéter acheminé par les voies naturelles via une endoscopie. Quand ce dernier est bien en place, l’ablation commence et ne prend pas plus de 10 minutes. L’objectif est de brûler l’entièreté de la tumeur tout en épargnant au maximum les tissus sains. Après l’intervention, le patient, qui se réveille sans drain ni anti-douleurs, reste hospitalisé en surveillance pendant quelques jours et un contrôle du scanner est réalisé le lendemain de l’intervention.

“Passer par les voies naturelles”

“Par rapport à la radiothérapie, cette nouvelle technique a l’avantage de pouvoir réaliser dans le même temps opératoire des prélèvements biopsiques, d’être répétée au besoin, et de circonscrire davantage la zone à traiter. Par rapport aux techniques de radiologie interventionnelle, elle permet de passer par les voies naturelles et d’éviter ainsi un risque élevé de pneumothorax” souligne le Pr Benjamin Bondue, pneumologue et directeur de clinique.

Le cancer du poumon est le troisième cancer le plus fréquent en Belgique où 5.667 personnes – principalement des hommes même si les chiffres sont en hausse chez les femmes en raison de la forte augmentation du tabagisme féminin depuis plusieurs décennies – ont succombé à cette maladie en 2021. La survie à cinq ans après le diagnostic reste également très basse, selon les chiffres de la Fondation contre le Cancer.

Belga – Photo : Belga/Thierry Roge