L’Europe dénonce une surpopulation et pénurie de personnel récurrentes dans les prisons belges
Le Comité pour la prévention de la torture du Conseil de l’Europe note un problème récurrent de violence entre détenus dans les prisons visitées, clairement lié à la surpopulation et à la présente insuffisante de personnel.
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Le “Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants” (CPT), selon sa dénomination complète, s’est rendu dans les prisons d’Anvers, de Lantin, de Saint-Gilles (celle-ci devrait progressivement voir ses détenus déménager vers la nouvelle prison de Haren) et d’Ypres en novembre 2021. Pour une partie de ces prisons, il s’agissait de visites de suivi à la suite de précédentes recommandations formulées en 2017.
Constats du comité: toutes ces prisons étaient surpeuplées, un problème qui n’est pas neuf pour la Belgique, qui se fait régulièrement rappeler à l’ordre à ce sujet. Elles étaient également “généralement vétustes“. “Les installations sanitaires n’étaient souvent pas entièrement cloisonnées à l’intérieur des cellules et la propreté laissait souvent à désirer. Cette situation était particulièrement préoccupante dans les ailes psychiatriques“, résume le Conseil de l’Europe mardi.
Si les relations entre détenus et gardiens semblaient généralement détendues, il n’en va pas de même pour les relations entre détenus. Surpopulation et manque de personnel sont en cause.
Une grande majorité des détenus, particulièrement ceux en détention préventive, observe le Comité, n’a “pratiquement aucune activité organisée” en dehors de la cellule, une situation à laquelle il faudrait remédier, conseille le CPT.
Les services de santé restent insuffisants, aussi bien en termes de présence de personnel qu’en termes d’enregistrement des blessures des détenus (pas de registre dédié et pas de signalement au procureur compétent). Le personnel pénitentiaire en général reste un point problématique, avec beaucoup d’absentéisme et de postes vacants.
Service minimum pas respecté en cas de grève
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“Malgré l’adoption, en 2019, de nouvelles dispositions législatives sur le ‘service garanti’ dans les prisons, des grèves ont continué à avoir lieu, parfois sans que les dispositions susmentionnées relatives au ‘service garanti’ soient respectées/mises en œuvre, le plus souvent en utilisant la possibilité d’organiser une grève de courte durée (jusqu’à 48 heures) sans que le ministre ou le gouverneur de province ait le droit de réquisitionner du personnel“, peut-on lire dans le résumé du rapport.
“Un autre problème était que les accords sur les effectifs minimums nécessaires en cas de grève, conclus localement dans chaque prison entre la direction et les syndicats, n’étaient pas toujours respectés dans la pratique“.
Belga – Photo: Belga/Nicolas Maeterlinck