L’État belge assigné en justice dans l’affaire Mawda : “Les migrants sont totalement déshumanisés”
La Belgique est assignée en justice ce jeudi et vendredi dans le cadre de l’affaire Mawda. L’association Défense des Enfants International Belgique pointe une dizaine de dysfonctionnements graves.
Sur la place Poelaert ce matin, l’association Défense des Enfants International (DEI) Belgique s’est réunie avant d’aller plaider son dossier de 7000 pages préparé depuis plus d’un an. L’association accuse l’État belge de fautes graves, commises lors de l’intervention policière du 17 mai 2018. Ce jour-là, Mawda une petite fille de migrants, a perdu la vie à la suite du tir d’un policier.
“En dehors du tir et de la mort de Mawda, il y a eu la manière dont tout le monde a été traité. Les parents n’ont pas été autorisés à monter dans l’ambulance avec leur enfant. Ils ont été mis en détention”, explique Selma Benkhelifa, l’avocate des parents. “Cela montre que les migrants sont totalement déshumanisés. Et ça, c’est la faute de l’État belge. Pas celle du policier en tant qu’individu”.
Le policier auteur du tir et le conducteur de la camionnette ont été condamnés en 2021, mais quatre plus tard, l’association met en cause la Belgique sur plus d’une dizaine de manquements. Elle pointe, par exemple, un manque de communication entre les patrouilles de police ou le retard de l’ambulance et plus globalement la politique migratoire.
L’association réclame dommages et intérêts à l’État et souhaite qu’une formation aux droits des enfants soit dispensée aux policiers.
■ Reportage de Bernard Denuit, Nicolas Scheenaerts et Stéphanie Mira.