Les syndicats réclament une augmentation salariale pour les aides ménagères bruxelloises
Les syndicats du secteur des titres-services ont mené une action mercredi matin devant le Parlement bruxellois, rue du Lombard. Les aides ménagères de la capitale réclament un salaire équivalent à celui de leurs collègues de Wallonie et de Flandre. “À travail égal, salaire égal”, ont martelé la CSC, la FGTB et la CGSLB, réunies en front commun.
En juillet, syndicats et employeurs du secteur des titres-services de Flandre et de Wallonie ont signé une convention collective de travail (CCT) qui prévoyait une augmentation salariale de 0,77 euro par heure pour les aides ménagères. Les travailleuses bruxelloises sont en revanche restées sur le carreau en l’absence de gouvernement de plein exercice, mais aussi d’association du gouvernement bruxellois en affaires courantes aux négociations préalables à l’accord conclu par la Flandre et la Wallonie.
Afin de corriger cette inégalité de traitement, qualifiée de “discrimination régionale” par les syndicats, le ministre bruxellois de l’Emploi, Bernard Clerfayt (Défi), a présenté en septembre un plan visant à accorder un financement supplémentaire aux entreprises du secteur des titres-services. Selon le front syndical, les propositions du ministre sont “largement suffisantes pour financer l’augmentation salariale demandée”. Avec leur action de mercredi, les syndicats voulaient convaincre la fédération patronale Federgon d’accepter la proposition. Mais cette dernière estime que le financement bruxellois prévu en faveur des entreprises est insuffisant pour permettre une revalorisation des salaires. Les syndicats appellent Federgon à faire des concessions. “Sans l’accord de Federgon, cela revient à faire un chèque en blanc aux entreprises. Rien ne garantit que les moyens supplémentaires seront effectivement consacrés à l’augmentation des salaires.”
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De son côté Federgon affirme qu’elle souhaite conclure un accord le plus rapidement possible, en concertation avec le gouvernement bruxellois, et augmenter les salaires des aides-ménagères de 0,77 euro par heure dans les plus brefs délais à Bruxelles également, notamment pour empêcher la concurrence salariale avec les entreprises des autres régions. “Cette augmentation représente un coût salarial de 1,30 euro par heure. Les entreprises titres-services bruxelloises ne peuvent pas supporter ce coût à elles seules“, fait cependant valoir la fédération. “Une collaboration étroite avec le gouvernement bruxellois est indispensable pour deux raisons : il n’y a pas eu d’augmentation de la valeur d’échange du titre-service ; et les entreprises n’ont pas le droit de rechercher d’autres possibilités de financement par elles-mêmes. Ce contexte est propre à Bruxelles et fait que les entreprises titres-services dépendent entièrement des décisions de financement du gouvernement bruxellois.”
L’action syndicale intervient alors qu’une commission Emploi devait initialement se tenir mardi soir au Parlement bruxellois, avant d’être annulée. “Nous avons toutefois décidé de maintenir notre action. Les aides ménagères voulaient faire entendre leur voix”, a souligné le front commun syndical. Les syndicats demandent aux députés bruxellois de modifier les textes afin qu’aucun financement supplémentaire ne soit accordé aux entreprises sans “garanties fermes” que celui-ci sera utilisé pour augmenter les salaires.
Au Parlement bruxellois, le groupe DéFI a qualifié l’annulation de la séance de commission de “gifle pour les aides ménagères descendues dans la rue pour réclamer plus d’égalité salariale”, “alors que le ministre de l’Emploi Bernard Clerfayt (ndlr: en affaires courantes) s’est attelé à trouver des solutions pour mettre fin à cette inégalité créée de toutes pièces par l’exclusion de Bruxelles de la concertation entre les Régions”.
Pour la députée amarante Gisèle Mandaïla, “l’évidence du principe ‘même travail, même salaire’ ne peut pas dépendre de la bonne volonté des partis qui négocient un projet de budget à Bruxelles”. “Si la Wallonie et la Flandre ont trouvé les moyens de revaloriser leurs aides ménagères, Bruxelles doit pouvoir le faire aussi. Aujourd’hui, une même aide ménagère travaillant à Bruxelles et en Flandre ne gagne pas la même chose, c’est aberrant”, a commenté le chef du groupe Jonathan de Patoul. DéFI exige que les discussions autour des solutions avancées par le ministre bruxellois de l’Emploi soient prises en considération sans délai.
Belga





