Les syndicats européens mènent une action contre Uber à Bruxelles
Le Parlement européen va auditionner ce mardi le lanceur d’alerte Mark MacGann, à l’origine des “Uber Files”.
La Confédération européenne des syndicats, qui chapeaute les syndicats européens, va mener ce mardi une action au Parlement européen contre la plateforme Uber. Assez surprenant, le syndicat socialiste FGTB-UBT y participe également, alors qu’il a conclu un accord “historique” avec la division belge d’Uber la semaine dernière.
Des auditions ont lieu au Parlement européen sur la situation des chauffeurs Uber et sur les activités de lobbying d’Uber. Des journalistes ont exposé la stratégie de lobbying agressive d’Uber l’été dernier sur la base de documents ayant fait l’objet de fuites. L’audience devrait clarifier dans quelle mesure cette stratégie a eu un impact sur les conditions de travail et les droits des personnes travaillant sur la plateforme Uber.
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“Forcer à respecter les règles”
“Nous refusons de tomber dans le piège tendu par la multinationale : la banalisation d’un ‘troisième statut’ de travailleur, la subordination de l’employé combinée à la fragilité de l’indépendant (sans les droits du travailleur), soit un travailleur sans droits“, a déclaré le syndicat chrétien CSC dans un communiqué. “Si cette situation, que la multinationale exploite maintenant depuis des années, au mépris des lois, des décisions administratives et de justice, perdure, alors elle va inévitablement contaminer tous les secteurs de l’économie et toutes les entreprises.”
Toujours selon la CSC, les chauffeurs et livreurs des plateformes telles qu’Uber et Deliveroo devraient en fait gagner au moins le double. Les syndicats estiment que les personnes qui travaillent pour Uber et Deliveroo devraient être considérées comme des employés et devraient également bénéficier des droits d’un employé. “Les autorités devraient maintenant forcer les plateformes à respecter les règles”, peut-on lire.
“Pour une meilleure législation”
Le syndicat des transports FGTB-UBT participe également à l’action de mardi, a confirmé le secrétaire fédéral adjoint transport et logistique Tom Peeters. Cependant, ce syndicat a conclu la semaine dernière un “accord historique” avec la division belge d’Uber, afin d’instaurer un dialogue social. Concrètement, l’accord implique que la plateforme reconnaisse la FGTB-UBT comme représentante de ses collaborateurs indépendants et s’engage à travailler dans le cadre de la concertation à l’amélioration des conditions de travail et des revenus de ces derniers. Les autres syndicats ont exprimé leur stupéfaction à la suite de cet accord.
Selon Tom Peeters, l’action de mardi n’est “pas contre Uber, mais pour une meilleure législation”. Le syndicat socialiste y participera donc, a-t-il déclaré. La FGTB et Uber continuent d’avoir des divergences sur le statut des chauffeurs malgré l’accord.
Avec Belga – Photo : illustration Belga/Nils Quintelier