Les sociétés de transports publics appellent au respect dans une nouvelle campagne commune
En 2023, De Lijn, la SNCB, la STIB et le TEC ont recensé 5 598 cas d’agressions physiques et verbales à l’encontre de leurs agents. Soit, une moyenne de 15 par jour. Face à cette situation inacceptable, les quatre opérateurs lancent une nouvelle campagne où ils appellent à davantage de respect envers leurs collaborateurs.
La nouvelle campagne met en scène douze collaborateurs, où l’on découvre qui ils sont au quotidien, au-delà de leur rôle professionnel. Car en dehors de leur travail, ces collaborateurs sont aussi parents, grand-parents, frères ou sœurs, meilleurs amis de quelqu’un, maître-nageur ou entraîneur de foot. Et le respect qu’on leur porte pour cela, ils le méritent aussi dans leur travail.
Les collaborateurs présents dans la campagne ont eux-mêmes été confrontés à des agressions verbales ou physiques. Leurs témoignages illustrent la réalité des chiffres.
Gaëlle, conductrice de tram STIB témoigne : “C’était au tout début de ma carrière. Mon tram s’est retrouvé bloqué. Après quelques minutes à l’arrêt, les esprits ont commencé à s’échauffer. D’abord un voyageur, puis l’effet de groupe a pris le dessus. J’ai eu droit à des propos déplacés et sexistes et un voyageur a essayé d’ouvrir de force la porte de mon poste de conduite. J’ai finalement décidé d’ouvrir mes portes en urgence pour laisser descendre les voyageurs. Les voyageurs qui s’en étaient pris à moi m’attendaient à l’arrêt suivant. Ils ont alors commencé à lancer des pierres sur le pare-brise. J’ai fini par arriver au terminus, en pleurs. Ces situations ne sont jamais agréables à vivre, on apprend avec le temps à se protéger physiquement et psychologiquement, mais le soutien des collègues et services d’appui est essentiel.”
15 agressions par jour
En 2023, pas moins de 5.598 cas d’agression ont été recensés, soit une moyenne de 15 par jour. Cela correspond à une augmentation d’environ 1,5 % par rapport à 2022, qui représentait déjà une année record en termes de nombre d’agressions. Environ un quart des agressions implique de la violence physique. Dans les autres cas, il s’agit d’insultes ou de menaces. En 2023, 892 agents ont été absents à la suite d’une agression, ce qui représente 27.926 jours d’incapacité.
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La campagne lancée main dans la main par les quatre opérateurs appellent surtout au respect à l’égard des collaborateurs, mais aussi des règles de base élémentaires, comme être en possession d’un titre de transport valide.
Rédaction – Photo : Stib
■ Reportage de Maël Arnoldussen et Yannick Vangansbeek