Les pilotes de Brussels Airlines feront bien grève à partir du 27 mars : une décision “irresponsable”, selon la compagnie

Brussels Airlines Avion Brussels Airport Zaventem - Belga James Arthur Gekiere

Les négociations salariales entre la direction de Brussels Airlines et les syndicats représentant les pilotes ont échoué, a annoncé mercredi soir le syndicat socialiste BBTK (Setca). Par conséquent, les pilotes de la compagnie aérienne entameront une grève de quatre jours à partir du 27 mars, qui coïncidera avec le début des vacances de Pâques au nord du pays.

Mardi, les négociations semblaient encore sur la bonne voie, ce qui avait incité les syndicats à reporter une grève précédemment annoncée. “Nous avons donné toutes les chances aux négociations, mais cela n’a pas fonctionné“, a déploré Olivier Van Camp du BBTK. “La direction a avancé des conditions supplémentaires qui n’étaient pas acceptables.” Les syndicats ont décidé, en front commun, de maintenir la grève de quatre jours, du 27 au 30 mars inclus, afin de faire valoir leurs revendications.

C’est dommage, car nous étions proches d’un accord“, confirme Tim Roelandt du syndicat libéral ACLVB. “Il restait un point sur la table qui n’avait pas été discuté et sur lequel nous ne pouvions pas transiger.

Pendant la crise du coronavirus, l’ensemble du personnel de Brussels Airlines avait consenti des sacrifices pour sauver l’entreprise. Pour les pilotes, cela s’était traduit par “une réduction moyenne de salaire de 14.000 euros par an et une charge de travail accrue avec des journées de travail pouvant atteindre 12 heures”, selon le BBTK.

L’année dernière, la compagnie aérienne a renoué avec la rentabilité pour la première fois depuis des années, enregistrant même un bénéfice record. Les employés souhaitent désormais en récolter les fruits. Cependant, selon M. Van Camp, la direction entendait compenser une partie des salaires plus élevés en accordant moins de temps de repos aux pilotes pendant les week-ends, une proposition jugée inacceptable par les syndicats.

La direction a déclaré à plusieurs reprises qu’elle comprenait la demande d’augmentation salariale, tout en soulignant la nécessité de tenir compte “d‘une réalité financière qui reste fragile“.
En début de semaine, la direction et les syndicats étaient toutefois parvenus à un accord sur une meilleure rémunération du personnel de cabine, soit les stewards et les hôtesses de l’air, de la compagnie aérienne.

Brussels Airlines fustige une attitude “irresponsable” des syndicats

Brussels Airlines “regrette que les syndicats de pilotes aient quitté la table des négociations et annoncé une grève” malgré une “offre considérable” de la compagnie, a-t-elle réagi mercredi soir.

Brussels Airlines qualifie la décision des syndicats de maintenir une grève de quatre jours à partir du 27 mars d'”irresponsable“.

Après quatre années de lourdes pertes, Brussels Airlines a enfin pu présenter il y a deux semaines un résultat annuel positif. Cependant, une année de bénéfices – avec une marge de 3,4% – n’est pas suffisante pour revenir sur tous les efforts que nous avons faits pour atteindre ces résultats“, justifie la compagnie.

Brussels Airlines affirme “comprendre le besoin de négocier de meilleures conditions de rémunération pour tous les collaborateurs” après la crise du Covid. “Nous avons fait une offre entièrement révisée, basée sur la demande des syndicats. Comme nous l’avons fait avec les syndicats du personnel de cabine qui ont signé un accord lundi“, rappelle l’entreprise.

Une grève ne nous rapprochera pas d’une solution, mais elle ne fera que nuire à notre entreprise. Nous continuons à appeler les syndicats à prendre leurs responsabilités et à cesser de camper sur des revendications irréalistes“, a conclu Brussels Airlines.

Pendant la crise du coronavirus, l’ensemble du personnel de Brussels Airlines avait consenti des sacrifices pour sauver la compagnie, soulignent de leur côté les syndicats, évoquant des conditions inacceptables fixées par l’entreprise.

Belga – Photo : Belga / James Arthur Gekiere