Les patrons bruxellois en veulent plus pour l’horeca

Plusieurs gérants de cafés à Bruxelles demandent aux autorités un soutien plus important à l’égard de l’horeca. Ils organisent chaque vendredi à 18h00 une action “cinq minutes de bruit pour l’horeca” qui se tiendra devant les établissements participants. Le secteur “était déjà en mauvais état avant la crise (du coronavirus). Il est temps de se faire entendre“, a expliqué Liza Miller qui gère Le Pantin à Ixelles, une des porte-parole de l’Union de l’horeca bruxellois.

Depuis lundi soir, les cafés de la Région bruxelloise doivent fermer à 23h00 contre 01h00 du matin, comme cela avait été accordé à la réouverture de l’horeca en juin. Cette mesure de fermeture anticipée a été décidée afin de répondre à la hausse des taux de contamination au coronavirus.

Aucune étude n’a pu jusqu’à présent prouver que l’horeca était une plus grande source de contamination que la sphère privée, les transports en commun, l’école ou le lieu de travail. Nous avons la sensation qu’il était plus aisé de pénaliser l’horeca plutôt que de toucher aux autres sphères. De plus, jusqu’à présent la plupart d’entre nous avons respecté rigoureusement toutes les mesures et jamais aucun relevé des listings clients n’a été demandé. Comment peuvent-ils dès lors conclure que nous sommes sources de contamination?

Le collectif ne se fait guère d’illusions sur la levée de cette mesure prévue pour trois semaines. “Mais notre action hebdomadaire de cinq minutes vise à obtenir le soutien des clients et à poser nos demandes pour le futur“, ajoute Mme Miller.

Parmi celles-ci, l’Union réclame “une seconde prime accessible à tous et proportionnelle au loyer, une prolongation du droit passerelle d’au moins deux mois, et l’accès au chômage de force majeure pour tous les étudiants jobistes de l’horeca qui n’ont jamais été soutenus depuis le début de la crise“. Elle constate également que les bars sont “les moins aidés de l’horeca” puisqu’ils ne bénéficient pas de réduction de TVA sur la vente d’alcool à l’inverse de la restauration qui a pu bénéficier d’une baisse de la TVA alimentaire de 12 à 6%.

Selon l’Union, de nombreux établissements horeca de la capitale ne se sentent plus suffisamment soutenus par leur fédération. “Trop souvent, les demandes (de la Fédération horeca Bruxelles, NDLR) visent très large et sont plus adaptées aux très grands établissements, voire aux chaines, qu’à notre réalité de petit horeca”, explique l’Union de l’horeca bruxellois. “Nous avons la sensation d’une organisation opaque et poussiéreuse qui ne répond plus aux besoins actuels de l’horeca.

Une centaine d’établissements situés à Ixelles, Saint-Gilles, Woluwe-Saint-Lambert, Bruxelles-Ville… ont déjà manifesté leur soutien aux revendications de l’Union et devraient prendre part à l’action “cinq minutes de bruit pour l’horeca”.

Belga – Photo : Belga/Marise Ghyselings