Les hôpitaux risquent des difficultés financières à cause de la pandémie

Alors que les hôpitaux sont l’un des acteurs-clé de la pandémie, et que leurs services liés au Covid-19 tournent à plein régime, ils risquent désormais des difficultés financières. Avec des centres hospitaliers en confinement, le nombre d’actes facturés a diminué, ce qui signifie moins de rentrées.

Si les images montrent des hôpitaux pleins, avec du personnel au bord de l’épuisement, la réalité financière des centres hospitaliers est également source d’inquiétudes. En effet, la perte financière globale, en Belgique, serait comprise entre 5 et 7 milliards d’euros, rapporte Le Soir.

Le coût de la crise, et la diminution des interventions

Deux éléments peuvent expliquer le déclin des finances des hôpitaux. Tout d’abord, ils ont dû faire face à des coûts supplémentaires, liés notamment à la crise du Covid-19, pour mettre en place des mesures de précaution plus importantes, acheter des respirateurs ou du matériel médical supplémentaires, par exemple. D’autant qu’il n’y avait pas d’accord avec le fédéral pour un remboursement de certains actes, qui ont donc dû être pratiqués à charge des hôpitaux.

Ensuite, c’est la mise au ralenti et parfois même l’arrêt de certains services et, avec cela, des interventions et examens liés, qui grèvent également le budget des centres hospitaliers. Moins de prestations médicales signifie moins de recettes. “En moyenne, nous perdions de l’ordre de 3,5 à 4 millions d’euros par mois, au creux de la crise Covid, quand on était vraiment dans la fermeture totale où on était réduit presque à moins de 20% de l’activité normale“, explique Benoît Debande, directeur général et administratif du groupe hospitalier privé Chirec, interrogé dans ‘Toujours + d’Actu’.

Un milliard d’euros sur la table

Pour éviter la faillite, le fédéral a décidé de mettre un milliard d’euros sur la table pour aider les hôpitaux, afin de financer les surcoûts, début avril. “Il y a des actions aujourd’hui au niveau du Conseil fédéral des établissements hospitaliers pour faire en sorte qu’on ait une certitude sur quelle sera réellement la destination du milliard qui a été avancé aux hôpitaux. Je crois qu’il y a consensus pour demander au gouvernement que l’année 2020, en matière de fonctionnement des hôpitaux, soit mise au même niveau que l’année 2019 : autrement dit, que le fédéral nous finance les pertes et les surcoûts de manière à ce que l’on termine l’année comme on l’aurait terminée en 2019“, évoque Benoît Debande du groupe Chirec.

D’autres négociations devraient encore avoir lieu entre les fédérations d’hôpitaux et le gouvernement fédéral, puisque ce milliard d’euros ne couvre pas l’ensemble du déficit.

ArBr et V.Lh. – Photo : Belga / D. Waem