L’édito de Fabrice Grosfilley : lentement, mais sûrement

Dans son édito de ce jeudi 25 janvier, Fabrice Grosfilley revient sur les débats concernant le stade de l’Union Saint-Gilloise.

“Nous tenons à l’Union Saint-Gilloise et à ce qu’ils restent à Forest”. C’est la petite phrase prononcée hier matin dans Bonjour Bruxelles par Mariam El Hamidine, la bourgmestre de Forest. Mot pour mot, la même déclaration que celle faite avant-hier, toujours sur BX1, par Charles Spapens, le premier échevin. “Nous tenons à l’Union Saint-Gilloise et nous voulons que le club reste à Forest”. Cela n’a l’air de rien, mais c’est une évolution sensible du discours tenu par deux membres du Collège forestois :  la bourgmestre Ecolo et le chef de file PS parlent d’une seule voix. Un nouveau stade pour l’Union sur le site du Bempt, la majorité actuelle n’a pas encore dit oui, mais elle ne dit plus non.

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Dans ce dossier, jusqu’à présent, les membres du Collège étaient particulièrement prudents dans leur déclaration. Pris entre les demandes du club d’un côté (qui doit déménager puisqu’il n’est pas possible d’augmenter la capacité du stade Joseph Marien, le site étant classé) et les craintes des riverains de l’autre. Les décideurs communaux avaient plutôt tendance à renvoyer la balle en touche. Ils demandaient des études complémentaires en termes de mobilité et de nuisances et trouvaient que l’offre de prix remise par les propriétaires de la RUSG était ridiculement basse. Bref, l’accueil était plutôt tiède et certains membres de la majorité étaient même franchement hostiles à l’hypothèse. On renvoyait l’Union vers d’autres localisations, suggérait que le club n’avait qu’à partager le parc Astrid avec Anderlecht ou se délocaliser au Heysel et, tant pis, si le club choisissait de s’installer à l’extérieur de la Région bruxelloise, de l’autre côté du ring. Ce discours n’est donc plus celui qui est tenu aujourd’hui. C’est le signe que les tensions s’apaisent et que les négociations ont commencé. On n’en est pas encore à un feu vert”, a quand même précisé Mariam El Hamidine hier. On sait qu’outre le prix du terrain, la commune avait des appréhensions en termes de mobilité et de nuisances sonores pour le quartier. Des études sur ces points sont bien en cours, a confirmé la bourgmestre. Mais on notera surtout que Mariam El Hamidine et Charles Spapens ont tous les deux insisté sur un point dans leurs déclarations de ces derniers jours :  le maintien des activités sportives qui sont déjà pratiquées sur ce site, avec des équipes de football, un terrain de rugby, un club de pétanque, etc. En clair : la porte vient de s’entrouvrir pour l’Union sur le site du Bempt. Mais ce ne sera pas “ôte-toi de là que je m’y mette“. Il faudra que l’Union fasse des concessions et présente un projet compatible avec les occupants actuels de ces installations.

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Cette évolution dans le discours risque évidemment de crisper les habitants du quartier : eux ne voient pas d’un bon œil l’arrivée d’un stade qui drainera des milliers de supporters chaque semaine. Ils apprécieraient encore moins que ce stade soit rentabilisé à coup de concerts et autres grands événements. Pour que le dossier aboutisse vraiment, il va encore falloir résoudre des problèmes d’accès, de parking, de sécurité. Des dossiers sur lesquels la commune et le club ne sont pas tous seuls. C’est la Région qui joue les facilitateurs sur ces questions. Rudi Veervort et Pascal Smet, grands partisans de ce stade, avaient lancé le mouvement. Ans Persoons, qui a succédé à Pascal Smet, a repris le dossier. Les déclarations apaisées de ces derniers jours indiquent donc que le dossier avance et que les choses sont en train de bouger. Elles bougent lentement, mais sûrement. Il n’est pas du tout sûr que le dossier soit mûr au point de pouvoir envisager un accord, ni que cet accord puisse tomber soit avant les élections régionales, en juin, soit avant les élections communales, en octobre. Et il faudra encore prévoir l’enquête publique avant le premier coup de pelleteuse.

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Lentement, mais sûrement, le club Saint-Gillois pourrait donc se doter d’un nouveau stade. L’enjeu dépasse désormais les communes de Saint-Gilles et Forest. Parce qu’avec huit points d’avance sur Anderlecht, l’Union joue de nouveau les premiers rôles en division 1. Cela fait trois saisons de suite que les jaunes et bleus sont au sommet du football belge. Lentement, mais sûrement aussi, l’idée que l’Union finira par décrocher le titre de Champion de Belgique est dans tous les esprits. Fêter en même temps un premier titre, et l’annonce d’un nouveau stade qui garantirait l’avenir du club, ce serait, en 2024, s’assurer une très belle année pour l’Union Saint-Gilloise et ses centaines de supporters.

Fabrice Grosfilley