Le vice-Premier ministre turc à Bruxelles ce mercredi : les autorités craignent une manifestation pro-Erdogan
Ce mercredi, à l’hôtel Metropole, non loin de la place De Brouckère, une cérémonie à la mémoire des victimes du Coup d’État manqué en Turquie, en 2016, va être organisée, en présence du vice-premier ministre turc Numan Kurtulmus, explique le quotidien De Standaard. Cette cérémonie est organisée par la branche belge de l’Union des Démocrates turcs européens (UETD), dont les liens avec le parti AKP du président turc Reycep Tayyip Erdogan sont ambigus.
Entre 150 et 250 Belgo-Turcs sont attendus pour cette commémoration et vu la venue du vice-premier ministre Kurtulmus, les autorités bruxelloises s’inquiètent de cette organisation. La semaine dernière, une réunion du même type avait été organisée à Apeldoorn, aux Pays-Bas, mais la venue du vice-premier ministre Tugrul Türkes avait été interdite.
La branche belge de l’UETD, pour sa part, affirme que cette réunion ne sera pas politique. “Il ne s’agit pas d’un meeting de l’AJP. Nous avons eu des contacts avec le parti afin que le vice-premier ministre vienne en Belgique, c’est tout. Les participants viennent de tous les courants de la population turque en Belgique”, explique Enis Cimen, organisateur de l’événement à Bruxelles.
Fin mai, les autorités bruxelloises avaient déjà interdit les manifestations aux abords de l’hôtel du président turc Recep Tayyip Erdogan, présent dans le cadre de l’inauguration du nouveau siège de l’OTAN et qui logeait au Wiltcher’s Hote, entre Ixelles et Bruxelles.
Les Pays-Bas et l’Autriche ont d’ores et déjà indiqué que les ministres turcs invités à des rassemblements similaires sur leur territoire n’étaient pas les bienvenus. En Belgique, aucun propos de ce type n’a été tenu et l’interdiction de l’événement, en raison d’un éventuel risque de violences entre soutiens et opposants à Erdogan, n’est pas à l’ordre du jour.
Le centre de crise et l’OCAM analysent le niveau de menace potentiel et transmettent leurs observations aux autorités locales, qui peuvent éventuellement in fine décider d’interdire un événement si celui-ci présente un danger pour l’ordre public. Du côté du ministre de l’Intérieur Jan Jambon (N-VA), on assure que la situation est suivie de près, rappelant qu’il n’est pas question que des conflits internes à la Turquie soient importés en Belgique. (Gr.I. avec Belga, photo Belga/Nicolas Maeterlinck)