Le secteur du handicap dénonce la chaise vide du politique et alerte sur ses conséquences
Plusieurs dizaines de représentants du secteur bruxellois du handicap se sont rassemblés jeudi face au Parlement bruxellois et au siège de la Commission Communautaire française de Bruxelles pour appeler à la mise en place urgente d’un gouvernement bruxellois.
En disposant jeudi midi une série de chaises vides sur la place Saint-Jean, des représentants de directions d’Entreprises de Travail Adapté, de centres d’activités de jour, de logements collectifs adaptés et de services d’accompagnement entendaient dénoncer l’impact sur ces secteurs et leur public bénéficiaire, du gel des financements et du report des décisions après un an de blocage politique. De nombreuses associations bruxelloises actives dans le secteur du handicap sont agréées et subsidiées par la Cocof.
■ Reportage de Charlotte Verbruggen et Nicolas Scheenaerts
Ces associations ont rappelé qu’un Bruxellois sur dix se trouvait en situation de handicap, et qu’autant de personnes et leurs familles subissaient les conséquences de cette situation. L’absence de gouvernement bruxellois empêche la prise de décisions budgétaires, la sécurisation du financement des services essentiels, la planification de projets à moyen et long terme, ainsi que le lancement des chantiers de réforme attendus depuis des années, selon les fédérations.
Les douze Entreprises de Travail Adaptées bruxelloises dépendant de la CoCof procurent du travail à quelque 1.450 personnes. Selon leurs représentants, la hausse des coûts salariaux, des charges sociales, de l’énergie et des matières premières ne sont pas compensées en conséquence par les subsides. En mai 2024, une étude commanditée par le cabinet de Rudi Vervoort a objectivé le besoin de revoir le modèle des ETA bruxelloises et énumérait 21 actions concrètes à entreprendre. Elle constatait également que la Belgique est un des plus mauvais élèves européens en matière d’inclusion professionnelle des personnes en situation de handicap. Le grand chantier de réflexion à ce sujet tarde à venir faute de gouvernement de plein exercice, a-t-il été déploré.
Belga





