Le secteur de l’audiovisuel est inquiet quant à sa faible part dans le budget 2024 de la culture
Après l’annonce des contrats-programmes en arts de la scène il y a quelques jours et la colère du secteur du livre la semaine passée, c’est maintenant le secteur de l’audiovisuel qui se dit inquiet et dans l’incompréhension suite au projet de budget 2024 de la culture.
Hier matin la Scam (la société civile des auteurs multimédia) envoyait un communiqué signé par les différentes fédérations professionnelles ainsi que par des réalisateurs tels que Jaco Van Dormael et Luc Dardenne. Les professionnel.les se disent “alarmées par le décrochage annoncé du budget dédié à la création et à la production audiovisuelle pour 2024.”
Aucun montant supplémentaire n’est prévu pour l’AV, pas même une indexation et la dotation du Centre du cinéma et de l’AV pourrait même régresser. Concrètement on parle de 600 000 euros qui glisseraient du secteur de la création AV vers le secteur des Arts de la Scène. Une décision annoncée “brutalement” d’après Frédéric Young, délégué général de la SACD et de la Scam.
“On nous explique que la ponction relative au cinéma et à l’audiovisuel est “par solidarité” avec les secteurs qui avaient peu de moyens. Mais le secteur de la création audiovisuelle lui même n’a pas énormément de moyens et a subi une crise sanitaire encore plus dure que le secteur des arts de la scène où les lieux subventionnés ont été soutenus pour pouvoir passer ces périodes très difficiles sans dommages je vais dire.”
Audiovisuel est le grand absent
Frédéric Young et la SCAM se réjouissent évidemment des budgets alloués aux arts de la scène. Il n’est pas question de monter un secteur culturel contre un autre dit-il mais, pour lui, cet appel à la solidarité ne correspond pas à la réalité des budgets sur le terrain. On demande à un secteur AV qui « pèse » une 20aine de millions d’euros de venir soutenir un secteur – celui des arts de la scène – qui lui représente 140 M d’euros. C’est donc le plus petit – 7 X plus petit même – qui vient au secours du plus grand.
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“C’est un peu frustrant évidemment de voir une enveloppe très très importante dédiée à un grand secteur mais qui n’était pas nécessairement, dans toutes ses composantes, le secteur le plus fragile de la politique culturelle de la Fédération Wallonie-Bruxelles”, déplore Frédéric Young, délégué général de la SACD et de la Scam.
Interrogé sur cette problématique du secteur des AV, le cabinet quant à lui réagit avec des informations concernant le secteur du livre – lui aussi en souffrance d’après la Scam. La ministre affirme qu’elle aurait évidemment souhaité pouvoir dégager plus de moyens pour les autres secteurs de la culture mais que ce conclave-ci était consacré pour la culture aux arts de la scène. Elle souhaite également rappeler que la culture dans son ensemble n’a jamais été autant financée que durant cette législature.
Une affirmation avec laquelle Frédéric Young est tout à fait d’accord. Il souligne néanmoins le manque de communication et l’incompréhension de tout un secteur face à ces nouvelles annonces budgétaires.
C.L
