Le procès d’une bande de trafiquants albano-bulgares reporté à cause d’un problème d’interprètes

Le procès d’une bande de trafiquants de drogue albano-bulgares à Bruxelles est reporté en raison de problèmes d’interprétariat.

Le tribunal correctionnel de Bruxelles a reporté vendredi le dossier d’une bande de trafiquants de drogue albano-bulgares au 16 mai 2025. En cause : un problème d’interprètes. En effet, alors que le ministère public s’exprimait depuis environ une demi-heure, il est apparu évident que la traduction à destination des suspects était laborieuse et que ceux-ci comprenaient à peine le réquisitoire à leur encontre.

Selon l’Union professionnelle des traducteurs et interprètes jurés (UPTIJ), au moins deux interprètes de ce procès ne sont pas inscrits au registre national, que gère le SPF Justice. L’un d’eux en aurait même été rayé. “Faire appel à des interprètes qui ne sont pas assermentés peut non seulement entraîner la nullité de la procédure, mais soulève également d’importantes questions liées au secret professionnel, à la sécurité et à la fiabilité”, a dénoncé l’organisme.

“Ce genre d’erreur est préjudiciable à la Justice et à la crédibilité de l’État de droit”, a alerté l’UPTIJ, appelant à ce qu’“une enquête fouillée” soit menée pour éviter que ce type d’incident ne puisse se répéter. Le report d’un procès coûte du temps et des ressources, a-t-il rappelé.

Fin 2021, le parquet de Hal-Vilvorde a ouvert un dossier concernant une organisation criminelle impliquée dans un trafic international de drogue sur la base de communications décryptées issues de la messagerie Sky ECC. Après enquête, la police judiciaire fédérale de Hal-Vilvorde est parvenue à identifier une bande albano-bulgare opérant depuis Meise. Les trafiquants utilisaient des véhicules équipés de compartiments secrets pour transporter la drogue depuis les Pays-Bas en direction du Royaume-Uni après l’avoir stockée en divers endroits de Belgique.

Le 3 février 2023, les enquêteurs ont pu intercepter deux transports de drogue, à Alost et à Ypres. Ce jour-là, douze perquisitions étaient aussi menées dans l’arrondissement de Hal-Vilvorde à Meise, Grimbergen, Diegem et Wezembeek-Oppem mais aussi en Flandre orientale à Saint-Nicolas, Evergem et Alost ainsi qu’à Bruxelles dans les communes d’Evere, Saint-Gilles, Auderghem, Woluwe-Saint-Pierre et Schaerbeek.

Onze suspects ont également été interpellés à cette occasion tandis que 12 armes, 40 kilos de cocaïne, 13 kilos d’héroïne, près de 100.000 euros en cash, des machines à compter l’argent et divers véhicules étaient en outre saisis.

Parmi les 11 personnes interpellées, 10 ont été déférées devant un juge d’instruction qui en a libéré une sous conditions et a placé les neuf autres sous mandat d’arrêt. Ces neuf personnes ont ensuite été libérées sous conditions au cours de l’enquête. L’ensemble des prévenus comparaissent donc libres.

Belga – Photo : Belga image

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16 novembre 2024 - 13h58
Modifié le 16 novembre 2024 - 13h58