Le pouvoir d’achat, le pacte vert, l’Ukraine, le Moyen-Orient : le débat de nos têtes de liste européennes
Mercredi 29 mai, Paul Germain a reçu les têtes de liste européennes, candidates au scrutin du 9 juin 2024.
Un débat entre Marc Botenga (PTB), Saskia Bricmont (Ecolo), Elio Di Rupo (PS), Fabrice Van Dorpe (DéFI), Yvan Verougstraete (Les Engagés) et Sophie Wilmès (MR).
Le pouvoir d’achat
- Pour le PTB, il faut une politique fiscale européenne plus juste, en taxant les millionnaires ou les surprofits dans quelques secteurs des multinationales.
- Le PS soutient également la taxation des millionnaires au niveau européen ou des politiques pour un salaire minimum. Il faut investir dans les dépenses courantes : plus de policiers, de magistrats, de moyens pour la défense et les hôpitaux. Il faut récupérer de l’argent auprès de la lutte contre la grande fraude fiscale grâce à un parquet européen.
- Le MR pense qu’il ne faut pas faire porter sur quelques épaules la réhausse financière de notre société et s’oppose donc à la taxation des ultra-riches. Sophie Wilmès est en faveur d’une taxation sur les GAFAM. On peut aussi agir sur l’autonomie stratégique.
- Les Engagés s’opposent à une taxation sur le capital mais pas sur le revenu du capital. Il faut un grand plan européen d’investissement mais la Belgique doit être crédible auprès de nos voisins en équilibrant nos comptes courants et rassurer sur le fait que ces investissements seront utilisés pour faire face aux réels enjeux de notre monde : le numérique et l’écologie. Il faut aussi un investissement pour une indépendance énergétique. Lutter contre la grande fraude fiscale permettrait également de rapporter 10 milliards d’euros.
- Ecolo considère que les plus gros capitaux et les plus gros pollueurs doivent contribuer. Ils défendent aussi la taxe sur les transactions financières et l’augmentation de l’impôt sur les grandes entreprises multinationales en le passant à 25 % (actuellement à 15%). Enfin il faut taxer le kérosène qui est exonéré pour l’instant.
- DéFI soutient une réforme fiscale et une taxation des multinationales. Il faut mettre en place un parquet spécialisé dans la grande criminalité financière qui rapportera de l’argent.
Le pacte vert et l’écologie
- Ecolo considère que la politique agricole commune (PAC) a pensé un modèle qui ne fonctionne pas et qui soutient en grande majorité les 20% des plus grosses exploitations partout dans l’Union européenne. Il faut que la PAC accompagne les agriculteurs, individuellement, vers une transition écologique, un modèle économique durable de circuit court. Il faut remettre l’agriculteur au cœur du jeu et au coeur de la fixation des prix. Il faut arrêter les accords de libre-échange.
- DéFI pense qu’il faut revoir la PAC, diminuer la paperasse et les contrôles pour les agriculteurs. Il faut limiter l’import des produits qui ne sont pas taxés à la frontière. Il faut redonner de la souveraineté aux agriculteurs et appliquer moins de contrôle.
- Le MR dénonce un agribashing sous prétexte du greendeal. Notre autonomie alimentaire est essentielle. La PAC punit les agriculteurs et il faut la modifier. Tous les accords de libre-échange ne sont pas à jeter à la poubelle : un emploi sur six dépend du commerce international et la Wallonie exporte aussi énormément.
- Le PS est contre l’importation sur notre marché de produits qui n’ont pas les mêmes exigences sanitaires et environnementales que les normes européennes.
- Au PTB, rupture avec la PAC. Il faut aussi garantir un prix juste pour les consommateurs et un revenu juste pour les agriculteurs, en taclant les intermédiaires de la grande distribution et l’industrie agroalimentaire, qui se fait beaucoup de marges.
- Les Engagés pensent que nos agriculteurs sont aujourd’hui en concurrence avec des produits venant de l’étranger, refus donc des accords de libre-échange. Il faut trouver un moyen de garantir un prix minimum et empêcher les agriculteurs de vendre à perte. Et enfin, limiter la paperasserie.
L’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne
- Pour le PS, il y a plusieurs étapes à cocher avant d’intégrer l’Ukraine, notamment s’assurer qu’il s’agit d’un État de droits et que leur modèle économique n’encourage pas la délocalisation de nos entreprises. Il faut réformer le fonctionnement interne de l’Union européenne. Pas d’intégration de l’Ukraine pour des raisons morales.
- Le PTB met en avant la nécessité de paix et de la souveraineté de l’Ukraine, pour une intégration européenne. Il y a aussi un important risque de dumping social (le salaire minimum ukrainien étant très bas) avec une intégration des travailleurs ukrainiens sur notre marché du travail. Le modèle agricole ukrainien est dans les mains de quelques géants. Enfin, la question de la démocratique est une condition nécessaire pour considérer une intégration à l’Union européenne. Or la répression de syndicats, de partis politiques et la corruption en Ukraine interrogent. La diplomatie et la négociation avec la Russie doivent intervenir pour mettre fin à la guerre.
- Les Engagés propose de commencer par réformer l’Union Européenne, comme le PS, et permettre de prendre des sanctions contre les pays qui ne respectent pas les droits fondamentaux (jusqu’à une suspension du droit de vote). Cela doit être fait avant d’intégrer l’Ukraine.
- Ecolo considère que l’Ukraine et les autres pays candidats à l’élargissement doivent respecter certains critères avant de pouvoir adhérer. Il faut d’abord sortir de la guerre et s’assurer que les critères nécessaires soient rencontrés. Enfin, élargir l’Europe compliquerait davantage la prise de décision, qui rencontre déjà beaucoup de blocages à 27.
- DéFI rappelle qu’il faut d’abord rétablir la paix. Il faut négocier : la diplomatie doit agir auprès de Poutine. Tant que la guerre est là et que d’autres conditions ne sont pas cochées, pas d’adhésion à l’Union européenne.
- Enfin, le MR préconise de se mettre d’accord sur les conditions nécessaires pour une intégration mais de garder une certaine discrétion pour ne pas alimenter les stratégies russes.
Reconnaissance de l’État de la Palestine
- Pour le MR, il faut une solution à deux états. Une reconnaissance est à venir, mais pas tant que le Hamas contrôle encore une partie du territoire.
- Le PS pense qu’il faut arrêter Netanyahou. La communauté internationale ne peut pas accepter cela. Il faut un cessez-le-feu, la libération des otages et une reconnaissance, maintenant, de l’État palestinien.
- Pour le PTB, il faut des sanctions contre Israël, notamment économiques, pour faire pression. Et une reconnaissance immédiate de la Palestine.
- Les Engagés sont en faveur d’un soutien à la Palestine et de s’impliquer pour une paix entre les deux états : “C’est notre priorité”.
- Pour DéFI, il faut impérativement un processus de paix, le respect du droit international, un cessez-le-feu et la libération des otages. On ne peut pas négocier avec le Hamas, organisation terroriste, il faut être très ferme. Avant de reconnaitre l’état de Palestine, il faut des conditions.
- Ecolo nomme un deux poids deux mesures par rapport à notre politique vis-à-vis de la Russie et celle par rapport à Israël. Il faut reconnaitre la Palestine, être en faveur du droit international, mais le MR bloque. Ecolo défend une solution à deux états et un engagement auprès des autres conflits internationaux.
Pour regarder l’intégralité du débat, retrouvez le replay sur BX1.be.
Ce jeudi 30 mai à 18h30, c’est un nouveau débat en live sur BX1 : La fédération Wallonie-Bruxelles sera au coeur des discussions des présidents des partis francophones : Georges-Louis Bouchez (MR), Caroline Désir remplaçant Paul Magnette (PS), François Desmet (DéFI), Raoul Hedebouw (PTB), Rajae Maouane (Ecolo) et Maxime Prévot (Les Engagés). Animé par Fabrice Grosfilley et Audrey Degrange (Vedia). À suivre à la TV, radio et sur BX1.be.