Le plan absentéisme instaure une pression importante à la Stib, selon les syndicats

Opéré quatre fois à la main, Jaime a été licencié en raison de ses nombreuses absences. Les syndicats dénoncent le climat de peur créé par l’actuel plan absentéisme.

Jaime s’est blessé, il y a huit ans, à la main en conduisant son bus. L’opération n’a pas été bien réalisée et il a dû être réopéré plusieurs fois, ce qui a occasionné de nombreuses absences. “Oui, ça a fait des absences. On est chauffeur de bus, on utilise ses mains. On ne sait pas faire autrement. J’ai subi quatre opérations à la main. On me l’a reconstruite complètement”, explique-t-il. “Quand je me suis fait licencier, la personne des ressources humaines m’a appelé pour me dire ‘J’ai pris la décision de vous mettre dehors parce que vous n’avez pas respecté les papiers que vous avez signé pour ne plus tomber malade'”.

À la 3e absence de l’année, les employés sont désormais convoqués pour un entretien d’absentéisme. Avec à la clé une déclaration dans laquelle le manager rappelle que les absences perturbent le travail et mettent le service en difficulté. Les travailleurs doivent s’expliquer et s’engager à être plus présent. La méthode fait peur. Selon les syndicats les chauffeurs n’osent plus déclarer un problème de santé.

La Stib réfute les accusations

La Stib réfute les accusations et explique que les employés bénéficient d’un programme de réorientation si nécessaire, de l’appui des services sociaux et même d’une assurance complémentaire en cas de maladie de longue durée. L’entretien d’absentéisme est préventif. “L’objectif est vraiment avec les travailleurs d’essayer d’identifier les causes et de pouvoir évidemment y remédier en mettant en place des mesures adaptées à la situation de chacun”, explique la porte-parole de la Stib, Françoise Ledune.

■ Reportage de Marie-Noëlle Dinant, Marjorie Fellinger et Djôp Medou