Le Parti Populaire est dissout
La direction du Parti Populaire (PP) a décidé à l’unanimité mardi de dissoudre le parti, annonce mercredi son président, Mischaël Modrikamen, lequel avait déjà annoncé peu après les élections son retrait prochain de la vie politique.
“Ce 18 juin 2019, j’ai proposé au Bureau politique du Parti Populaire de mettre un terme à nos activités. La dissolution du Parti a été votée à l’unanimité des membres présents et est dès lors effective ce jour”, fait-il valoir dans un communiqué. Laminé dans les urnes le 26 mai dernier, le PP avait échoué à décrocher un quelconque élu, alors qu’il en visait entre deux et quatre pour cette législature.
Créé il y a près de dix ans par l’avocat d’affaires Mischaël Modrikamen, le PP avait réalisé son meilleur score électoral en 2014, lorsqu’il avait décroché un député à la Chambre, et un député wallon. Ce dernier avait toutefois rapidement quitté le PP pour divergences de vues. La formation, qui revendiquait avec fierté son populisme et ses affinités idéologiques avec Salvini et autres Orban, a subi un sévère revers électoral le 26 mai dernier.
Pour l’élection à la Chambre, le PP n’a recueilli que 75.096 suffrages, contre 102.581 en 2014, soit moins encore donc qu’en 2010 où la jeune formation avait attiré à l’époque 84.005 électeurs. A l’évidence, le parti de Mischaël Modrikamen a pâti de la multiplication des petites formations très droitières lors du dernier scrutin, dont l’émergence des Listes Destexhe avec qui il avait échoué à nouer une alliance avant les élections.
Mais cet émiettement n’explique pas tout. Ainsi, au scrutin européen de mai, où le PP était la seule formation à disputer l’espace politique à la droite du MR, ses résultats furent ici aussi en recul, le parti ne recueillant que 113.799 voix, contre 145.909 encore en 2014. Tirant visiblement les conclusions de cette évolution, le PP tiendra ce dimanche une dernière réunion de ses militants pour “une rencontre fraternelle”.
Le Peuple, le site d’informations du parti, continuera lui à vivre pour “poursuivre le débat d’idées et soutenir toute initiative légitime qui viendrait à éclore dans le futur“, ajoute Mischaël Modrikamen. La disparition du PP de l’échiquier politique, et le retrait de Mischaël Modrikamen parfois critiqué pour son attitude autoritaire, pourrait en effet ouvrir la voix à une recomposition de la droite de la droite. L’addition des résultats engrangés par les nombreuses formations qui la compose aujourd’hui met en effet en lumière un réservoir de voix non-négligeable de quelque 160.000 électeurs en Belgique francophone.
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