Le modèle de Happy Hours Market dénoncé, la start-up se défend
La start-up Happy Hours Market est mise en cause.
Il y a deux mois, nous vous présentions le modèle de Happy Hours Market, cette start-up bruxelloise qui fêtait alors ses deux ans : concrètement, leur objectif est de récupérer des invendus de magasins, et de les vendre à moitié prix, via une application. Le tout pour lutter contre le gaspillage alimentaire.
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Mais ce modèle est aujourd’hui dénoncé par d’autres plateformes, travaillant elles aussi à partir d’invendus, parmi lesquelles l’asbl Feed the culture, qui propose des aides alimentaires pour le monde culturel. “Nous récoltons des invendus alimentaires que nous distribuons. Depuis un an, nous avons aidé plus de 13.000 personnes, gratuitement, chaque semaine. Sur notre chemin, nous avons croisé des initiatives citoyennes magnifiques, humaines, solidaires et dénuées de tout intérêt mercantiles. Mais nous avons aussi croisé des structures comme Happy Hours Market“, explique ainsi Pauline Duclaud-Lacoste, fondatrice de l’asbl, dans un communiqué envoyé à notre rédaction.
Celle-ci dénonce que “cette structure bruxelloise marchande soit en train de détruire littérallement notre écosystème“, notamment en transformant les invendus alimentaires en une denrée marchande, “et surtout en utilisant nos initiatives sociales et gratuites comme argument publicitaire. Nos structures servent de vernis social à leur action. À cause d’eux, nous sommes exlus de nos sources d’approvisionnement dans les supermarchés“, ajoute la fondatrice de l’asbl Feed the culture.
Au total, une quinzaine d’initiatives dénoncent les méthodes d’Happy Hours Market, soutenue par la Fédération de l’action sociale.
Happy Hours Market réagit
Contacté par l’agence Belga, Happy Hours Market a réagit ce week-end à ces déclarations. “Aujourd’hui de plus en plus de personnes ont du mal à joindre les deux bouts sans pour autant avoir le droit de bénéficier d’aides publiques. Nous les aidons sans discrimination à accéder à des aliments frais et variés à faible coût (50% du prix affiché en magasin) dans un créneau horaire différent“, explique samedi son porte-parole.
“Il y a de la marge et de la place pour toutes les initiatives. Et il est important d’avoir des initiatives privées parce que l’aide publique ne peut pas être sur tous les fronts. Nous agissons en complémentarité des associations caritatives et des CPAS“, ajoute-t-il, “Même si notre fonctionnement est différent, nous avons les mêmes objectifs: lutter contre le gaspillage et permettre l’accès à une alimentation à petits prix pour tous. Il n’y a pas d’exclusivité, surtout dans ce domaine. Nous n’imposons rien. Unir nos forces en acceptant les différences serait bien plus bénéfique que de dénigrer et faire passer de fausses informations“, poursuit le porte-parole en rappelant que depuis son lancement, la société a créé 7 emplois fixes et fait travailler 10 étudiants.
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“Nous respectons les conditions de travail, de rémunération et d’emploi qui sont prévues par les dispositions légales. Les denrées que nous livrons tous les jours à divers organismes caritatifs sont saines et tous les produits ne correspondant pas aux normes de consommation sont écartés“, assure-t-il encore.
Enfin, “nous n’avons pas démarché les magasins avec lesquels les associations avaient déjà des partenariats. Nous passons en fin de journée collecter les invendus restants après le passage des associations caritatives. Happy Hours Market est généralement le dernier maillon de la chaîne dans la mesure où nous récupérons en fin de journée, tous les produits n’ayant pas trouvé preneur“, conclut le porte-parole.
ArBr avec Belga – Photo : BX1 (archives)