Le Médiateur de l’aéroport surpris des propos de Feist sur le respect des normes sonores
Le Médiateur fédéral de l’aéroport national, Philippe Touwaide, s’est étonné jeudi des propos tenus la veille par le CEO de Brussels Airport Company, selon lequel l’aéroport national ne pourra pas respecter les normes de bruit établies dans le permis d’environnement pour les prochaines années.
Dans ce permis, les vols de nuit ne sont pas interdits, mais l’aéroport se voit contraint de réduire d’au moins 30% les perturbations nocturnes des riverains d’ici 2032. Cet objectif doit être atteint via des normes de bruit de plus en plus strictes pour les vols durant le weekend à partir de 2026.
Pour le Médiateur fédéral, l’exploitant de l’aéroport national “confond manifestement les notions de norme et de niveau de bruit, mais il déclare déjà en se trompant également que Brussels Airport Company ne pourra respecter les normes de bruit fixées pour 2030. Il s’agit de niveaux de bruit à respecter non par BAC mais par les compagnies aériennes”.
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Dans un communiqué, Philippe Touwaide a tenu à rappeler que “les vieux avions polluants et bruyants ne sont pas exploités par des compagnies passagers dont la flotte est moderne, mais uniquement par des compagnies cargo. La flotte cargo qui fréquente Bruxelles-National reprend un nombre majoritaire d’avions vieux de plus de 30 ans, avec le record de 41 ans pour un Boeing 767-200, le genre d’avion dépassé qu’il faut éliminer du ciel autour de Bruxelles-National”.
Le Médiateur fédéral a par ailleurs présenté quelques chiffres pour l’année écoulée: Le nombre de vols de et vers l’aéroport national a connu une légère augmentation (+3.31%) à 198.617 mouvements, avec une diminution minime des vols de nuit à 16.380 (-1.16 %).
Il y a eu 763 présomptions d’infraction à la réglementation aéronautique signalées par son service aux autorités belges et aux responsables de BAC: 218 pour des avions opérant de nuit avec un niveau individuel de bruit (QC) ne les y autorisant pas, et 507 suspicions d’infraction à la réglementation sur les créneaux horaires de nuit (slots), soit des avions décollant de nuit avec des autorisations de vol pour le jour.
Le Médiateur fédéral a par ailleurs établi 31 suspicions d’infraction pour des décollages de nuit effectués pendant les périodes de nuit légalement définies comme des périodes sans aucun décollage (nuits calmes), et 7 pour des mauvaises procédures, soit des avions qui ont décollé de nuit sur des procédures de jour.
La piste 25 droite est celle qui a été la plus utilisée (57% des vols). Pour les décollages, cette piste, source du survol d’une grande partie de Bruxelles, mais qui permet aussi de suivre la route aérienne dite du Ring, est empruntée par plus de quatre avions sur cinq (82%). La piste 25 gauche est celle qui a été la plus empruntée pour les arrivées (52%).
L’usage intense de ces deux pistes est essentiellement lié aux vents dominants à l’aéroport.
La courte piste 01/19 conçue au départ comme piste de secours a été utilisée par 12% des avions à l’atterrissage (dont 9% dans le sens 01 engendrant le survol à basse altitude de plusieurs communes de la périphérie est de l’aéroport) et 5% au décollage.
Belga