Le groupe FNG (Brantano) veut fermer jusqu’à 47 magasins : 287 emplois menacés
Le groupe de mode FNG, maison-mère des enseignes Brantano, CKS et Miss Etam notamment, va se restructurer, ce qui pourrait passer par la fermeture de jusqu’à 47 magasins et la suppression 287 emplois, a-t-il annoncé lundi.
Au terme d’un conseil d’entreprises extraordinaire, les travailleurs ont ainsi appris que l’enseigne va faire une demande de réorganisation judiciaire pour mettre de l’ordre dans ses activités belges. Une demande en ce sens a été déposée auprès du tribunal pour l’entreprise de Malines. “Une restructuration est nécessaire afin de pouvoir poursuivre les opérations de manière durable avec une entreprise plus forte“, explique le groupe dans un communiqué.
FNG a en effet annoncé récemment une perte nette de 292 millions d’euros pour 2019 alors que le groupe croule déjà sous une dette de 734 millions d’euros. Et les résultats 2020, marqués du sceau du coronavirus, s’annoncent mauvais. FNG indique que “les négociations avec les différentes parties prenantes financières du groupe prennent du temps“. La demande de protection contre ses créanciers doit donc permettre au groupe de gagner du temps pour négocier un plan de relance et attirer des ressources supplémentaires.
Le plan de restructuration prévoit donc la cessation de certaines activités, ainsi que la fermeture de maximum 30 magasins des formules Brantano, Boutik by Brantano et Concept Fashion et des 17 magasins Fred & Ginger et Ginger, révèle le journal L’Echo. Le siège social basé à Malines n’échappe pas à la taille dans les effectifs. Les emplois seront en revanche conservés dans le centre de distribution d’Erembodegem.
“Cette intention de procéder à des licenciements collectifs pourrait entraîner le licenciement de maximum 287 employés, soit environ 25% des effectifs de FNG en Belgique. Ces fermetures devraient permettre d’accroître la rentabilité des activités belges et de sauvegarder le plus grand nombre d’emplois possible“, précise-t-on encore. “Ces mesures sont difficiles et douloureuses, mais nécessaires pour trouver de nouvelles ressources financières pour le groupe et pour relever les défis actuels et futurs. En nous concentrant sur les points forts de l’entreprise et en nous efforçant de mettre en place une organisation plus efficace, nous voulons offrir à nos employés un avenir réaliste pour l’entreprise et rester un acteur clé dans le secteur de la mode“, commente pour sa part le CEO ad interim de FNG, Yves Pollé.
Contactés par nos soins, la CNE a également réagi à cette annonce, par la voix de Myriam Djegham, permanente CNE : “On s’y attendait. C’est injuste et honteux car en aucun cas les travailleurs ne sont responsables des résultats catastrophiques de FNG. Cette annonce est malheureusement l’exemple d’un modèle économique qui ne fonctionne pas et dont les travailleurs sont les premières victimes“.
“La crise du coronavirus, qui s’est ajoutée à la situation financière déjà difficile du groupe, a été le coup de grâce pour l’entreprise“, explique Lindsey Verhaeghe, du syndicat socialiste BBTK, pendant flamand du Setca. “Nous avons reçu le message qu’il n’y a peut-être pas assez de ressources financières pour organiser un plan de relance“, poursuit-elle. Le BBTK estime que le CEO ad interim, Yves Pollé, s’est montré positif lors de la réunion avec les syndicats. “Cela donne un peu d’espoir qu’ils ont fait l’exercice d’un plan de relance“, juge la responsable syndicale. La CNE précise que des discussions démarreront dans le courant de la semaine prochaine dans le cadre de la procédure Renault.
Plus de 3.000 personnes travaillent au sein du groupe de mode FNG, dont 800 chez Brantano.
T.Dest avec Belga / Image : Belga
- Reportage d’Arnaud Bruckner, Nicolas Scheenaerts et Antoine Maertens