Le grand débat pour la présidence du MR : la vision des cinq candidats pour Bruxelles
Ce mercredi, Michel Geyer était aux commandes de Versus pour une émission spéciale. Le studio de BX1 accueillait en effet les cinq candidat.e.s à la présidence du Mouvement Réformateur pour un dernier débat à l’aube de la divulgation des résultats de l’élection. Clémentine Barzin, Georges-Louis Bouchez, Christine Defraigne, Denis Ducarme et Philippe Goffin étaient présents pour ce débat.
Quelles sont leurs idées, leurs forces et leurs faiblesses? De tout cela, ils ont débattu. Mais aussi et surtout, de Bruxelles.
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La question est de savoir si les libéraux bruxellois ont vraiment une place au sein du MR?
Clémentine Barzin, députée bruxelloise: “Si je me suis présentée c’est pour être davantage entendue au sein du MR. C’est vrai que Bruxelles est une région avec ses spécificités, il y a d’autres fédérations et c’est vrai que numériquement un avantage aux Wallons. On parle ici des grandes villes, les constats on les fait aussi dans d’autres villes. Ce qu’on présente aujourd’hui est un projet global pour le MR. Nous devons incarner un nouveau message qui tient compte des nouvelles aspirations en terme de qualité de vie, d’enjeux climatiques mais aussi de la diversité, notamment dans une ville comme Bruxelles. Nous devons aujourd’hui parler mieux à l’ensemble de la population bruxelloise et prendre comme exemple celui de Françoise Schepmans, qui a permis à un moment d’adresser nos valeurs à toute la population bruxelloise.”
Christine Defraigne, échevine à la Ville de Liège: “Vous savez, Liège et Bruxelles rencontrent les mêmes problèmes, les mêmes difficultés d’insertion sociologique, les mêmes difficultés en terme de paupérisation, les mêmes aspirations de qualité de vie, les mêmes difficultés en terme de sécurité. Nous avons vraiment les mêmes préoccupations. C’est pour cela que je souhaite que demain, au parti, il y ait véritablement une attention aux villes, aux grandes villes qui ont tous les défis de centralité et de supracommunalité. Par rapport à Bruxelles, je pense que Bruxelles a aussi une place très importante à jouer, doit être mieux représentée. Je pense qu’il faut un dialogue permanent avec l’ensemble des sections bruxelloises, parce que d’une commune à l’autre, il y a parfois des nuances. Et je plaide pour qu’on maintienne ce lien très fort entre la Wallonie et Bruxelles, nous appartenons à notre partie francophone.”
Georges-Louis Bouchez, sénateur: “Très concrètement, si je deviens président du MR, il y aura une vice-présidence exécutive réservée aux Bruxellois. Le but, qu’il y ait une série de décisions qui soient prises en commun, comme par exemple l’organisation de nos congrès, les dépenses importantes (organisation des campagnes et gestion du personnel), car effectivement il y a un fait bruxellois. Je souhaite que nous ayons un projet francophone qui unisse à la fois Bruxelles et la Wallonie, comme le souhaitait Jean Gol, mais à ce titre, il faut alors que les Bruxellois puissent être mis sur un pied d’égalité. On compare toujours Bruxelles à la Wallonie, mais en réalité, on divise la Wallonie selon les cinq provinces. Si on prend les cinq entités plus Bruxelles, l’entité avec le plus de membres, c’est Bruxelles. A mes yeux, le premier moteur au MR en terme de membres, c’est Bruxelles.”
Denis Ducarme, ministre fédéral: “Je crois qu’on doit reconstruire le MR à Bruxelles avec les mandataires locaux. Quand j’entends les représentants des sections locales qui me disent que le comité directeur est réuni une fois par an, comment pourrait-on associer les mandataires locaux à une dynamique en faveur de la région bruxelloise? En Wallonie, vous avez des réunions plusieurs fois par an. Quand je vois qu’à l’occasion des élections régionales bruxelloises que le MR n’est pas en mesure d’aligner dans les 10 premiers candidats une seule personne issue de la diversité alors que bon nombre se battent sur le terrain au quotidien pour défendre nos valeurs. Je dis qu’il y a un décalage. Nous avons des dizaines et des dizaines de personnes issues de la diversité qui partagent nos valeurs, la neutralité de l’Etat. Alors que Bruxelles est ce qu’elle est. Il faut intervenir sur la diversité dans la constitution des listes si on veut parler aux Bruxellois.”
Philippe Goffin, député fédéral et bourgmestre de Crisnée: “Il y a un grand paradoxe dans ce que j’entends. Quand on regarde nos résultats locaux, on remarque que cela fonctionne plutôt bien. Quand on passe à l’échelon régional ou fédéral, cela fonctionne beaucoup moins bien. Nous sommes très attachés en tant que libéraux à la liberté, comme à l’autonomie des communes et des villes. Il n’y a pas mieux placé qu’un mandataire local pour aller au contact de la population et je pense que c’est cela qui a manqué au MR ces derniers temps, ce relais, ce lien direct avec la population. Occuper les quartiers, être présent, c’est ça le premier défi avant d’imaginer telle ou telle fonction. Il faut d’abord faire un gros travail de reconquête, ressentir l’air du temps, voir ce que les populations attendent. On a peut-être raté quelques messages, quelques préoccupations, mais ce qui est sûr c’est que nous sommes passés à côté de quelque chose puisque toute une série de gens nous ont quittés tout simplement.”
■ Versus, une émission présentée par Michel Geyer